SVITTE ET DOVZIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT LES NOVVELLES de la Paix, & toutes les autres de ce qui s’est passé depuis sa vnziéme arriuée iusqu’à present.

Auteur
Anonyme
Éditeur
Haye (Rolin de La)
Date d'édition
1649
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français, latin
Nombre de pages
7
Référence Moreau
M0_830
Cote locale
C_1_40_12
Note
Avec permission. Partie 12 de 12, de C_1_40_01 à C_1_40_12. Voir aussi E_1_126 (partie 3)
Dernière modification
2013-03-06 00:56:39
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2013-03-06 00:56:39.
Notice Moreau : Renaudot, obligé de suivre la cour à Saint-Germain pour continuer sa "Gazette" et en conserver le privilège, laissa ses enfants à Paris, avec recommandation de faire, de leur côté, une gazette du parlement ; c'est le "Courrier françois". Il était ainsi à la fois le gazetier du roi et de la Fronde. La spéculation devait être bonne ; et elle le fut. Personne ne pouvait entendre aussi bien que ses enfants, qui l'avaient déjà aidé dans la rédaction de sa "Gazette", le métier encore très-peu connu de journaliste. On lui fait dire, dans la "Conférence du cardinal Mazarin avec le Gazettier" [M0_742] : « J'ai mes enfants à Paris... qui font la Gazette pour le parlement. »* Après la paix, quand il put revenir à Paris, il voulut supprimer le "Courrier", qui, d'auxiliaire utile, devenait concurrent dangereux ; mais il paraît qu'il éprouva quelque résistance et qu'il dut employer les voies judiciaires. Tel est, du moins, le sujet de la pièce intitulée : "le Commerce des nouvelles rétabli" [M0_718], etc. Le blocus venu, la "Gazette" « se trouva, dit l'auteur, au bout de son rollet ; et ne sachant plus de quel bois faire flèche, fut trop heureuse de se taire et de se retirer... son silence fut la marque de son interdiction. » C'est alors que parut le "Courrier françois". « Madame l'Histoire instruisit cet homme de toutes les manigances qu'il falloit pratiquer ; comme il falloit adoucir et couler les mauvaises nouvelles, exagérer les avantageuses, assurer les douteuses délicatement, si bien que l'on pût s'en dédire sans contradiction, et faire en sorte de se bien faire venir des puissances, agréer au peuple et n'attirer sur soi la haine ni la malédiction de personne... il est bien vrai qu'il n'était pas ignorant. Ses préambules étoient toujours farcis de latin ; et sa relation avoit bien du style d'un sermon de village. Il savoit les lieux communs, dont il enrichissoit son discours assez à propos ; et lorsque les nouvelles n'étoient pas abondantes, il trouvoit le moyen, comme étant de pratique, de tirer et d'allonger la matière pour achever le cayer... Le pain ne se vendoit pas mieux que ses papiers. On y couroit comme au feu ; on s'assommoit pour en avoir ; et les colporteurs donnoient des arrhes dès la veille, afin qu'ils en eussent des premiers. On n'entendoit, les vendredis, crier autre chose que le "Courrier françois" ; et cela rompoit le cou à toutes les autres productions d'esprit. » Enfin après douze courses, la paix étant conclue, le "Courrier" dut rendre sa place à la "Gazette". Il fit pourtant une treizième course et en tenta même une quatorzième ; mais il fut saisi en allant chez l'imprimeur. Pour trouver les treize courses dont parle l'auteur du "Commerce des lettres rétabli", il faut compter le "Courrier extraordinaire", qui se place entre la cinquième et la sixième. Ce "Courrier" a été désavoué, il est vrai ; mais dans la sixième course, de l'imprimerie de Florimond Badier, qui pourrait bien être une contrefaçon. Il a été imprimé chez Rollin de La Haye, comme les douze courriers ordinaires ; il est de la même forme et du même style ; il rend compte du voyage des gens du roi à Saint-Germain après l'affaire du héraut et la comédie de l'envoyé espagnol, voyage dont le "Courrier françois" ne parle pas ; enfin la "Suite et douzième arrivée du Courrier françois" a été imprimée, la paix étant conclue, ainsi que le dit l'auteur du "Commerce des lettres rétabli", puisqu'il y est fait mention de l'entrevue du prince de Condé, du prince de Conty et de la duchesse de Longueville à Chaillot. Donc il faut réellement treize numéros du "Courrier françois" ; et pour être bien complet, on doit y ajouter le "Commerce des lettres rétabli", etc. Il y a des numéros du "Courrier françois" qui sont sortis de la boutique d'Arnould Cottinet, de celle de Florimond Badier, peut-être d'autres encore, et une réimpression qui a été faite à Rouen par les imprimeurs ordinaires du roi "sur l'imprimé à Paris". En somme, le "Courrier françois" est peu intéressant ; et il n'est pas rare. Ce qu'on doit y chercher, ce sont des dates. Voici pourtant un fait qui mérite d'être recueilli : « Le samedi 20 février, les prévôt des marchands et échevins de la ville de Paris vinrent au parlement, pour avoir l'ordre de la procession générale, faite en commémoration de la réduction de Paris en l'obéissance de Henri IV. » J'en ai vu une édition in-12, "Jouxte la copie imprimée à Paris chez Rollin de La Haye", s. l. (Rouen), 1649. Les quatre premières Arrivées sont paginées de 1 à 48 ; ce qui autorise à croire qu'elles ont été imprimées en même temps et seulement après la publication du quatrième "Courrier" à Paris. La cinquième porte au titre : "Sur l'imprimé à Paris, à Rouen, jouxte la copie imprimée" ; elle est de 14 pages. La sixième : "Sur l'imprimé à Paris jouxte la copie imprimée à Rouen" ; et elle compte 14 pages, comme la cinquième. Enfin on lit, sur les titres des septième et huitième, qui sont l'une de 13 pages, l'autre de 15 : "Jouxte la copie imprimée à Paris, à Rouen". Je ne connais que ces huit "Arrivées". Les autres ont-elles paru ? On sait que le "Courrier françois" a été traduit en vers burlesques. Voir le "Premier courrier françois" [M0_2848], etc. [Note] * « Il n'est pas jusqu'au Gazettier, / Père et fils d'un même mestier, / Dont l'un à Saint-Germain ne crie... / Et l'autre en faveur de Paris... » ("La Guerre civile en vers burlesques" [M0_1522].)

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