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Mazarinade n° C_7_20

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Anonyme [1649], DIALOGVE DE IODELET ET DE LORVIATAN Sur les affaires de ce temps. , françaisRéférence RIM : M0_1080. Cote locale : C_7_20.



Iodelet.
Moy que ie craigne, à moins que d’auoir peur, de facquin
à facquin n’y a que la main, le bouffon enfariné vaut bien du
Iani d’escarlatte, ne monta-t’il iamais sur le theatre l’Eminentissime
prelat. Il fit soubresauts en son temps & picqua
la malette ; Son pere vendit des drogues, sa mere caracteres
& pucelages contrefaits ; ses sœurs furent enfilées, & luy
prouitué ; Vn moulin de Sicile donna la vie a ce phœnix, la
France des pleumes, & par Iodelet nous le reduirons eu cendre.
l’Oruiatan.
Parlons sans transport, de qu’els biens faits ne luy est-on redeuable,
quand l’Estat ayant perdu son Roy, la France son
Cardinal, vn enfant estant sur le throsne, vne femme incapable
dans l’authorité, les Princes gouuernez par des coquins
ou des indifferens, les Grands dans la bassesse, les Nobles
dans la seruitude, le Clergé dans les vices & l’ignorance,
le Parlement dans le mespris, & le peuple dans la misere.
Il a fallu que ce falot Sicilien ait dissipé les tenebres de la
France, pris le timon de l’Estat, conduit la Regence de la
Reyne, soustenu le Sceptre, maintenu la tranquillité publique,
estendu nos frontieres par la prise de portolongone, &
le dessein sur Orbitelle, fait des paix aduantageuses, si par malheur
il n’eut esté duppé, & dependu le sien pour soustenir
vne gloire mourante ouuerte mal reconneu par vn peuple ingrat
& inconstant.
Iodelet.
Corps de loups i’enrage, si le bon heur de la France despend
de l’engin d’vn postillon, nos Roys meurent quand leur
heure vient, tour à tour ils se font place & pour regner il n’en
sont pas immortels. Le fils succede au pere, & quoy qu’enfaut
est nostre Roy beny, aymé & honoré : sa mere estoit
bonne pour le faire, & nullement pour gouuerner : Pourquoy
le souffre-t’on & autres choses : Le Duc d’Orleans deuroit y
remedier : mais son Pedant le iouë, le trahir & le descrie, d’Enguien
detestable sils d’vn meschant pere, gaignant des batailles
nous surprit, il changea des crimes, & sa rage succeda à sa
valeur. Les Grands seroient tels s’ils le vouloient estre, si
lascheté leur plaist à leur dam : Les Nobles sont deuenus
estafiers, esclaues, & sattelites. Le Parlement l’a fait ce