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Mazarinade n° B_16_14

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Anonyme [1652], LE PRINCE POPVLAIRE, ESCRIVANT AVX DEVX COVRONNES, DE FRANCE ET D’ESPAGNE. Leur faisant voir exactement tous les Motifs, & importantes qu’il y a de faire la Paix Generalle. Auec les moyens necessaires pour appaiser les troubles de ce Royaume. , français, latinRéférence RIM : M0_2868. Cote locale : B_16_14.


des choses que quand la necessité vient à estre legitimée.
C’est vne fureur qui fait vertu dans la licence des
armes, de tout ce que la raison fait conscience en vn autre
temps. Le siecle de Tybere n’estoit si corrompu ny si
corrompant, qu’encore il y auoit de la vertu à ne point
faire de mal, & de la pitié à ne rien faire d’impie. On rapporte
de Croesus, que lors qu’il fut fait prisonnier de Cyrus,
par cette seule raison, qu’au temps de paix, les enfans
entererẽt leurs peres ; & par vn funeste desordre, les
peres enterrent leurs enfans en la guerre. Il prefera celle-là
sur celle cy comme estant la plus vtile & la plus seure
pour ses affaires. VOS MAIESTEZ ont
assez de bonté pour enuisager telles calamitez publiques,
& se laisser attendrir à de si iustes ressentimens, afin
de verser sur leurs Estats les douces influences de leur benignité.
Il n’y a rien de si dangereux en vn bastiment
que le feu, en vn corps que la fiévre, en vn Estat qu’vne
guerre, qui se finit auec plus de difficulté, qu’elle ne s’entreprend ;
parce qu’il est aisé d’y entrer, mais on ne s’en
retire pas quand on veut : la fin & le commencement ne
sont pas tousiours en vne mesme puissance ; celuy qui
iette le feu sur vn toist, ne l’arreste pas quand bon luy
semble. Pour obuier à tous ces desordres, il faut estouffer
de bonne heure le feu qui brusle la maison, amortir
la fiévre continuë qui consomme le corps, & donner la
paix à l’Estat qui ne respire que pour l’auoir. Vous ne
trouuerez rien qui puisse mieux concilier les affections
de vos Sujets, que de traitter sous le bouclier les conditions
d’vn bon accord & finissant vos debats, demeurer
en vne ferme & perpetuelle amitié que vous pourrez
conter entre les plus doux fruicts de vos felicitez le sçay
bien que la consideration de vos alliances est inferieure
à vos Estats, & que tant elle vient en concurrence auec
vos interests, elle cede aux obligations que vous auez
de vous maintenir : mais ces choses cessantes qui ne doiuent