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Mazarinade n° A_6_78

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Anonyme [1649], LE PROPHETE FRANÇOIS, OV LES SENTIMENS GENEREVX D’ARISTIDE, ADRESSEZ A LA REINE. , français, latinRéférence RIM : M0_2907. Cote locale : A_6_78.


tost sa decadance & sa fin. La pluspart des bons
Princes ont eu ces mesmes sentimens, comme
nous lisons de Trajan qui commandoit à ses Lieutenans
s’il decernoit des choses iustes d’y obeyr,
& qu’ils employassent pour cela le glaiue qu’il leur
mettoit entre les mains : mais que s’il arriuoit qu’il
fit iniustice, qu’ils l’employassent contre luy mesme.
Iustinian apres luy commanda que tous les
Decrets qui prouiendroit de luy, ne fussent point
receus s’ils n’estoient selon l’équité. Plutarque au
traitté des dits notables des Capitaines, dit que
les Roys d’Egypte, suiuant vne ancienne coustume,
faisoient iurer les Iuges quand ils les installoient
en leurs offices, qu’encore qu’ils eussent
commandement de leur part de iuger iniustement,
qu’ils ne le fissent pourtant pas.
 
Tellement que nous inferons par la que c’est
aux Parlements & non à des Ministres Estrangers
& incognus, de conseiller les Roys dans les affaires
graues & importantes qui regardent le bien de
l’Estat, & l’honneur des fleurs de Lys, & de celuy
qui en porte les Sceptres, au bout & a la pointe
d’vn desquels est vne main de Iustice pour denotter
qu’il ne doit rien entreprendre n’y ordonner
qui ne soit iuste & bien examiné par ses plus sages
conseilliers. Et cependant nous voyons vne telle
confusion & deprauation dans ce Siecle, que tant
est loing qu’on vueille demander n’y dependre de
l’aduis des Parlements ; la tyrannie des Ministres