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Mazarinade n° A_6_78

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Anonyme [1649], LE PROPHETE FRANÇOIS, OV LES SENTIMENS GENEREVX D’ARISTIDE, ADRESSEZ A LA REINE. , français, latinRéférence RIM : M0_2907. Cote locale : A_6_78.


est venuë iusques à vn tel point de hardiesse & de
violence, qu’on tache de cõtraindre les gẽs de bien
qui en cõposent le corps de passer & approuuer les
choses les plus iniques & les plus iniustes, & par
l’apprehẽsiõ de perdre leurs charges, leurs libertez
& mesmes leur vie, ils les contraignent de mettre
la dague dans le sein de leur patrie, & les rendent
ministres de leurs Barbaries & de leurs cruautez.
Que s’il y en à quelqu’vn qui prefere son honneur
& sa conscience à leurs menaces, & qui vueille se
pleindre & faire de tres-humbles remonstrances
au Roy, tout incontinent l’on luy ferme la bouche,
l’on le declare rebelle & criminel, l’on l’exile,
l’on le persecute & l’on le ruine entierement.
Et ainsi le peuple n’ayant aucun appuy ny du costé
de son Roy, n’y du costé des Magistrats, il demeure
exposé à la mercy de ces censuës Estrangeres
qui se gorgent de sa substance, en sorte que
de petits poissons qu’ils estoient, ils deuiennent
de grandes Balaines qui ne se plaisent qu’à nager
dans le sang & dans des gouffres d’or, & l’on peut
dire veritablement de leurs personnes, ces deux
vers qui furent iadis faicts pour vn semblable
sujet.
 
Sardini fuerant qui nunc sunt grandia Cetæ,
Sic alit Italios Gallia Pissiculos.
Mais l’admirable prouidence de Dieu qui à iusques