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Mazarinade n° B_14_11

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Anonyme [1652], LE RAISONNABLE PLAINTIF, SVR LA DERNIERE DECLARATION DV ROY. , français, latinRéférence RIM : M0_2969. Cote locale : B_14_11.


diffamé par vn million d’inuectiues, estant paruenu
enfin à la Royauté, il s’y est comporté si legalement,
qu’il n’a iamais fait bresche à aucune loy fondamentale
de l’Estat, n’a iamais contraint aucune Compagnie de
Iudicature, n’a pas mesme molesté aucun particulier de
ceux qui les composoient, iusques là que pour faire
passer L’Edict de Nantes, il prit soin d’honorer le President
Seguier de l’Ambassade de Venise pour éuiter sa
contradiction. Nous sçauons encore que s’estant échappé
à quelque parole vn peu dure contre le President de
Harlay, il le renuoya querir dés le lendemain pour luy
en faire des excuses. C’est pour cette raison, plustost que
pour ses exploits militaires, que nous luy auons donné
le titre de Grand ; & ce fut en cette veuë qu’on mit sous
son pourtraict ie pense que ce fut le Cardinal du Perron.
 
 
Ce grand Roy que tu vois de sa guerriere lance
Subiugua ses subiets contre luy reuoltez :
Mais d’vn plus braue cœur, quand il les eut domtez,
Luy-mesme se vanquit, oubliant leur offense.
 
C’est ce modele que le Mareschal de Villeroy deuroit
faire voir à son disciple, & non pas des exemples d’authorité
absoluë, que les Grecs appelleroyent tyrannie.
Quant à cette clause imperieuse laquelle on a coustume
d’apposer â la fin des Ordonnances & Lettres Royaux,
Car tel est nostre plaisir, c’est vne legere obiection, de
laquelle neantmoins tous les autres peuples nous font
reproche, comme de la marque de nostre esclauage.
Mais ceux qui sont tant soit peu intelligens dans nos
formalitez, sçauent que ces termes ne signifient autre
chose, sinon, Tale est placitum nostrum, Tel est nostre
conseil ; il dépend puis apres des Parlemens ou des autres
moindres Iuges d’examiner la iustice de telles Lettres,