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Mazarinade n° C_9_81

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Anonyme [1649], LE RETOVR ET ACHEMINEMENT DV ROY PRES DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3532. Cote locale : C_9_81.

accoustumé de faire moins de seiour qu’ailleurs, iusqu’à
passer les années entieres sans y venir. Mais retournons
à la bien-seance, & voyons si le Roy ne
l’a pas obseruee dans son voyage. Ie sçay bien que
les Parisiens ne prirent les armes que pour auoir du
pain, qui est la plus iuste de toutes les occasions ;
toutesfois comme les esprits s’aigrissent tousiours
dans la guerre, il y eut de part & d’autre des actes
d’hostilité tres-sensibles : tellement que la paix estãt
faite, la chaleur de la guerre ne fut pas esteinte tout
à coup, il restoit encore quelque animosité dans les
partis, si le Roy fût venu alors dans Paris, ce grand
meslange qui s’en fust fait eust pû donner occasion
à mille querelles particulieres. Ces noms de Frondeur,
& de Mazarin qui deuroient estre condamnez
à vn perpetuel oubly, & dont ie proteste ne me
seruir plus d’oresnauant, eussent esté si souuent prononcez,
qu’il en fust souuent arriué des malheurs,
& des desordres. L’on sçait combien l’indiscretion
& l’insolence d’vn certain personnage en a causé ces
iours passez, pour en auoir faict raillerie. Vous me
direz que le Roy est vn Soleil, dont l’aspect dissipe
tous les nüages, ie veux croire que la presence du
Roy eust dissipé tous ceux de la dissention : mais il y
auoit de la bien-seance à laisser amortir tous ces
feux, & à s’en aller de sainct Germain à Compiegne,
pour de là passer à Amiens, d’où apres auoir
donné les ordres necessaires pour la marche de l’armee.
Le Roy s’en est reuenu à Compiegne, & de là