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Mazarinade n° C_9_86

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Anonyme [1649], LE ROMAN DES ESPRITS REVENVS A S. GERMAIN. , françaisRéférence RIM : M0_3559. Cote locale : C_9_86.


de personnes qui parloient assez haut, m’éueilla
mal-gré moy, & rompit le charme de mes
yeux qui ne vouloient point s’ouurir. Ie ne fus pas
plutost en liberté de voir, que ie regarday du costé
des sieges, où ie vis passer vne troupe de Gardes
& de Suisses, qui se disoient : il n’y a personne, allons
fermer les portes : Comme ie connoissois la
brutalité de ces gens-là, qui ne considerent personne,
ie ne branlay pas de ma place, de peur de receuoir
quelque coup, dont ces gens-là font bon
marché ; & de plus, ie craignois qu’ils ne me cherchassent
> pour me chastier, d’estre entré si librement
dans ce iardin, sans leur permission : A peine
estoient-ils passez, qu’vne troupe magnifique de
personnes illustres parut au milieu de l’allée, qui
venoit à petit pas au lieu où ie m’estois reposé premierement.
Ie ne fus pas peu surpris à l’éclat de
tant de maiesté : & bien dauantage, quand ie reconnu
le Roy, la Reine, le Cardinal, & les Princes.
l’estois en doute, si ie voulois prendre la fuitte
ou me tenir caché : mais considerant que si ie
courrois à quelque porte, qui estoit asseurément
bien gardée, ie tomberois entre les mains de ces
Satellites impitoyables, & qu’ils me tueroient au
simple soupçon que ie leur dõnerois d’estre là pour
quelque mauuais dessein ; dans cette apprehension,
ie me tiens sans faire de bruit, le mieux couuert
qu’il m’estoit possible, auec cette resolution, que
si quelqu’vn de cette belle Compagnie venoit à