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Mazarinade n° B_10_4

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Anonyme [1652 [?]], LE ROYAL AV MAZARIN Luy faisant voir par la raison & par l’histoire. I. Que l’authorité des Roys sur la vie & sur le bien des Subjets est fort limitée, à moins qu’elle ne soit tirannique. II. Que l’authorité des Princes du Sang est essentielle dans le gouuernement. III. Que l’authorité des autres Parlemens de France, pour les affaires d’Estat, est inferieure & subordonnée à celle du Parlement de Paris. IV. Que les Prelats n’ont point d’authorité dans le maniment des affaires d’Estat, & que leur deuoit les engage de n’auoir d’attachement que pour le sanctuaire. , françaisRéférence RIM : M0_3561. Cote locale : B_10_4.



Ce n’est donc point la Royauté, mais la tyrannie
qui mesconnoit ces bornes, prescrites à l’authorité
Souueraine ; & qui ne veut point estre reduite
à ne pouuoir, que ce que la foiblesse de ses
bras ne luy permettera point d’entreprendre :
Mais ce n’est point estre Souuerain, que d’estre
tyran : le Trone de ces puissances Despotiques
ne subsiste qu’à force de bras : comme le ioug
qu’elles imposent à leurs subiets est intolerable,
la crainte de le voir secoüé par l’impatience, les
oblige à des soings qui sont les tyrans de leur liberté :
Ils ne sont obeis que parce qu’ils sont les
plus forts ; & les subiets ne leur sont soumis que
parce qu’ils ne peuuent point faire marche-pied
de leur authorité. S’il en faut croire les Philosophes,
le gouuernement n’est pas de longue durée,
parce qu’il est violent ; & qu’il n’est pas possible
de tenir tousiours vn Timon, sans qu’il eschape
des mains, lors qu’on n’espie que les occasions
de l’en arracher.
Vn Roy qui borne son Pouuoir à sa Iustice, ne
ne doit rien craindre, parce qu’il interesse tous ses
subiets à sa conseruation ; & qu’il leur est plus important
d’estre commandes, qu’à luy de commãder
de la sorte. Cette belle moderation de la Souueraineté
attire les respects de ceux qui sçauent
en reconnoistre le prix & la valeur ; & ces iustes
Monarques n’ont tien à craindre, que pendant
les siecles qui enfantent des monstres, c’est à dire
des Rauaillacs & des Brutes.