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Mazarinade n° A_7_20

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Anonyme [1649], LE SECRET DECOVVERT, DV TEMPS PRESENT, OV L’INTRIGVE MANIFESTÉE. , françaisRéférence RIM : M0_3629. Cote locale : A_7_20.


conionctures presentes, de proteger beaucoup de Princes
qui sont nos anciens alliez, sans nous engager à de nouuelles
protections, qui pourroient empescher ou affoiblir les
premiers. Il n’est pas iuste de donner à des personnes priuées
des secours qui ne sont deus qu’à des personnes souueraines,
ny de frustrer nos vieilles obligations pour en contracter
de modernes, indignes de la grandeur de la Couronne.
 
La republique de Venise, qui est sur le point de perdre
vn Royaume a bien plus besoin d’apuy qu’vne maison paticuliere :
l’interest de la soy nous doit toucher plus sensiblement
que celuy d’vn Cardinal in fidelle.
Rendõs donc à ce sage Senat les bons offices qu’il nous a
prestez autrefois cõtre les Huguenots & les Politiques ennemis
de la Monarchie, en la deffendant auiourd’huy contre
les Ottomans ennemis de tous les Estats des Chrestiens.
Nous deuons encores considerer, que protegeant le Duc
de Parme (ce Prince qui a porté si genereusement nos interests)
nous ne pouuons en mesme temps proteger ses capitaux
ennemis sans marque de duplicité. Et pour dire encores
ce mot necessaire à ce propos, cette Altesse n’estãt pas protegée
contre les Barberins, quoy que la France fust si solemnellement
obligée à la deffendre, y auroit il de l’honneur
pour elle, de proteger sans aucune obligation les Barberins
contre le Saint Siege. Ce seroit choquer gratuitement le
Pape, que les Princes les plus irritez n’ont iamais osé offencer
qu’en trẽblant, quelque raison legitime qu’ils en eussent.
S’il ne falloit deffendre les Barberins que comme vne
puissance temporelle, l’on pouuoit y proceder auec moins
de circonspection, pour ce que les guerres d’Estat trouuent
tousiours des apparences pernicieuses, quoy qu’vne guerre
pour bon succez qu’elle puisse auoir est tousiours malheureuse,
quand elle n’est pas raisonnable.
Mais d’ataquer le Pere commun des Chrestiens, pour sauuer
vn auorton de l’Eglise, & d’auoir moins de respect
pour vn Pape Innocent en sa vie comme en son nom, que
pour vn Cardinal coupable, c’est ce que l’on pourroit craindre
des Tyrans, & non pas des Roys tres-Chrestiens.