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Mazarinade n° B_7_24

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Anonyme [[s. d.]], LE SECRET Necessaire de sçauoir. Enuoyé à MONSEIGNEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_3633. Cote locale : B_7_24.


années les Peuples se sont armez ; mais il faut
examiner, & quelle est la cause de leur armement,
& qui est celuy contre qui ils arment. C’est vn Estranger
qui abusant du nom du Prince, ruïne l’Estat
par son ignorance, par sa malice, & par le commerce
infame qu’il a auec les Financiers. Pour en
accommoder vne douzaine, il en a despoüillé des
millions. Si ce Ministre de bâle, que les Naudés &
les Silhons ont voulu deffendre, eust eu vn grain
de sens commun, auroit-il pas consideré que la
France est vn Corps tout couuert de playes, & partant
qu’il le faut manier delicatement ? Ne pouuoit-il
pas bien croire que sa seule qualité d’Estranger
le rendroit odieux à tout ce qu’il y a d’honnestes
Gens en ce Royaume, n’ayant rien en sa personne
d’assez considerable pour reparer ce deffaut ?
Il pensoit peut-estre, par sa bonne mine donner
dans les yeux de tout le monde, où ses fourberies
passeroient pour des vertus en l’esprit de tous
les Sages de ce Royaume. Que l’on me dise où
sont les marques de sa pietê, où sont les marques de
son esprit en l’administration ? Que l’on me dise où
sont les marques de sa magnificence enuers les
Doctes ? on n’en voit point ; Mais nous n’en auons
que trop de ses impietez, de ses artifices honteux &
de son ignorance. Nous n’en auons dy-je que trop
de ses auarices & de ses commerces infames. Pleust
à Dieu que nous fussions en peine de produire les