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Mazarinade n° B_11_36

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Anonyme [1652], LE SYNDIC DV PEVPLE FRANÇOIS, ESLEV PAR MESSIEVRS LES BOVRGEOIS DE PARIS AV ROY. Luy representant les Intrigués, Fourberies, Carracteres & Magies, que le Cardinal Mazarin s’est seruy pour troubler l’Estat de tout son Royaume; Et comme il est indigne d’estre Ministre d’Estat, ny Cardinal. Auec vne representation de l’Estat François sous les Fauoris, à accomparer, tant du commancement du Reigne de Louys 13. que Dieu absolue, que du Reigne d’apresent. , françaisRéférence RIM : M0_3742. Cote locale : B_11_36.


Certes il sied bien à vn Prince qui gouuerne vn
puissant peuple, de ne se laisser point emprunter
à ses volontez, mais de ce ranger au train de
la raison.
 
Vostre Maiesté considerera, s’il luy plaist,
comme elle s’est laissée gagner insensiblement
à l’affection de certaines personnes de peu, &
de nul merite, qui vrayes sangsuës attirent la
substance de vostre Peuple, vous despoüillent
de toutes commoditez, & comme vermines
qui rongent le bled iusqu’à l’escorce, espuiseront
vos Thresors, vuideront vos coffres, &
vous abandonneront. Vn certain personnage
desiroit que les Roys eussent esté personnes
priuées, mesme pauures, afin qu’ils peussent
micux reconnoistre la misere de ceux ausquels
ils commãdent. Si vostre Maiesté auoit quelque
connoissance de la miserable condition de son
peuple, combien il patist & endure, sans doute
elle apporteroit quelque soulagement à tant
de pauures creatures, dont le trauail & le labeur
peut à peine suffire, pour payer les subsides
& imposts dont elles sont chargées. Sire, vostre
Conseil ressemble à ces faux Mirouërs qui
nous desguisent, & nous font ressembler autres
que nous ne sommes : Ceux qui vous assistent
vous flattent les oreilles, & vous celent la verité
de vos affaires, & soubs ombre de quelque
profit, ou peur d’encourir la disgrace de trois
Loups affamez qui enuironnent vostre Maiesté,
ne vous declarent les deffauts qui ruyneront en
fin vostre Monarchie.
Iamais la France n’a esté si chargée de Tailles