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Mazarinade n° B_6_16

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Anonyme [1650 [?]], LE TE DEVM GENERAL DE TOVS LES BONS FRANCOIS. Sur la prise de Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_3756. Cote locale : B_6_16.


leur esprit croit estre plus heureux en seruant le Prince de la
nuict, qu’en seruant celuy qui nous a donné l’estre. C’est pourquoy
loüons le Sauueur qui nous a rachetez par son sang precieux,
de nous auoir de liuré de ses entreprises. C’est à cette
heure que nos cœurs seront tout à fait portez à l’obseruance
de ses Commandemens sans estre inquietez, & qu’exempts
de toute sorte de crainte, veu que les ennemis de l’Estat &
de la Patrie sont arrestez, nous pourrons passer cette vie auec
quelque espece de tranquillité, sous la garde du Souuerain
Eternel, & sous la conduite d’vn si bon Monarque que le
nostre.
 
LA FRANCE.
Estant en des extremes calamitez, i’ay crié à vous Seigneur,
du plus profond de mon cœur, afin de vous supplier tres-humblement
d’exaucer mes plaintes, & afin que vos oreilles
fussent attentiues à la voix de mes prieres. Quand vostre Diuine
Maiesté ramena le Roy dans Paris, ie fus toute consolée
comme si le passé n’eust esté qu’vn songe. Lors ma bouche fut
remplie de ioye, & ma langue de liesse. Lors toutes les nations
de la terre disoient que vous faisiez de grandes choses
pour cet Estat, & pour vne Monarchie qui vous a esté tousiours
plus considerable que pas vne de toutes les autres : mais
auiourd’huy vous n’auez pas moins fait pour mon bien & pour
mon repos, de m’auoir de liurée de la main du tyran & de l’impie.
Vous auez reduit ces Denys, ces Busires & ces Agathocles,
comme vous reduisites les torrens aux pays des grandes
secheresses. Et vous auez renfermé tous nos malheurs dans
vne autre boëte que celle de Pandore. Ceux qui ont autrefois
semé en pleurs, moissonnent maintenant en liesse : & cela a
esté fait ainsi par vostre saincte misericorde, afin que ceux qui
font toutes choses comme s’ils ne croyoient pas en vous, soiẽt
confus, par le moyen des graces qu’il vous a pleu me faire.
Les simulachres sont des ouurages faits des mains des hommes :
ils ont vne bouche & ne parlent point, ils ont des yeux
& ne voyent pas, ils ont des oreilles & n’entendent point, ils
ont des narrines & n’odorent point, ils ont des mains & ne
tastent pas, ils ont des pieds & ne marchent point, & ils ont
vne gorge & si ne crient pas. Que ceux qui me voudront persecuter