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Mazarinade n° B_7_35

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Anonyme [1652], ADVERTISSEMENT DONNÉ A MONSIEVR LE PRINCE PAR VN BON FRANÇOIS, sur la trahison découuerte du Mareschal de Turenne contre la ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M2_33. Cote locale : B_7_35.


en sacrifices à leurs Holocaustes pour l’abolition des crimes
des pauures gens, de plus legere & simple croyance. Il
vous faisoient adorer comme Dieux pour vôtre argent. Et
auiourd’huy que vos dissimulations Françoises ont tyranniquement
occupé la bonté de la Reine, beniste entre les
femmes de nostre temps, & mere de toute benediction)
vous ne preschez plus que l’humilité & l’obeissance. Mais à
qui ? à vous Monsieur le Mazarin. La mesme cause premiere
(qui vous fait aujourd’huy appeller ce Prince rebelle, &
si ardamment crier cette obeïssance & seruice du Roy) est
vôtre profit particulier qui vous faisoit prescher la sedition,
la reuolte, le sang & le meurtre des bons Frãçois, que vous
appelliez politique : Et enfin vous fit commettre le damnable
parricide de ce bon Roy tres-Catholique, par la main
d’vn Moine Iacobin, que vous iugiez luy estre de plus facile
accez, estant vestu de l’habit d’vn Religieux.
 
De ce mesme artifice est couuert le pretexte bazanné
dont vous tirez vostre excuse, pour dire que Monsieur le
Prince s’est retiré : a leué des gens de guerre qui ont mécontenté
les Champenois, & ruine ceux de Soissons : Il a
eu cy-deuant des presens de la Reine apres des mécontentemens.
Et par consequent il est rebelle & ambitieux, non
seulement des premiers Offices du Royaume, de commander
aux Prouinces & aux Villes, mais d’acquerir au prix du
sang des subjets du Roy, & ruine de la France, vne puissance
egale à la sienne, comme firent les Ducs de Bourgogne
& de Bretagne. Voila pas vne belle conclusion & consequence
bien necessaire ? Comme si chacun ne sçauoit pas
bien que Monsieur le Prince n’auoit pas vingt hõmes auec
luy, quand il passa de Chasteau roux en Champagne. Que
Messieurs du Mayne & de Longueville n’auoient pas trois
hommes, outre leurs trains ordinaires, plus deux mois
apres qu’ils furent à Soissons, Messieurs de Neuers & de
Boüillon estoient quasi seuls en Champagne, quand vous
monsieur le Mazarin, & autres Rois de l’Escritoire, regnãs
paisiblement en France sur la bourse du Roy, & celle de ses
Subjets (aigrissans la douce humeur & prudente volonté