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Mazarinade n° C_10_40bis

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Anonyme [1649], LE TRIOMPHE DES ARMES PARISIENNES. ET LE RETOVR DE L’ABONDANCE à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3881. Cote locale : C_10_40bis.



Nous qui ne marchons sut la terre qu’en ignorance & en apprehension
de ce qui nous aduiendra auiourd’huy ou demain, serions-nous
bien si temeraires que de vouloir reformer les actions
de Dieu, a qui les Cieux sont soubmis, à qui la Terre s’humilie, à
qui les feux, à qui les vents, & a qui les eaux obeïssent ? Quand
Dieu afflige les hommes, ses sujets & ses Royaumes de famine, a
t’on droict d’intenter vn procez contre luy ; s’il nous chastie pour
nos pechez, & qu’il nous oste la vie qu’il nous auoit prestée, nous
oste-t’il quelque chose du nostre ? Qui est-ce qui peut s’opposer à
ces Arrests ; ne sont-ils pas donnez souuerainement & sans appel,
où se trouuera-t’il des presomptueux qui vueillent censurer ses
actions ? Sera-ce l’homme qui ne sera plus homme, s’il luy plaist ;
non. Qui empeschera donc les effects de sa volonté ; sera-ce l’affliction,
sera-ce la tristesse ? Qu’elles gemissent, & qu’elles se tourmentent
tant qu’elles voudront, Dieu ne laissera pas d’executer
ses volontez Il faut, il faut, chers Parisiens, que tous nos desirs
soient en luy, que nous soyons conduits & reglez selon sa parole,
& selon la loy prescripte aux Chrestiens, & le tout auec vne parfaite
soubmission à sa volonté, & auec vne parfaite obeyssance.
Toutes les plaintes demesurées & tous les ennuis continuels qui
mesprisent les consolations, sont des repugnances de sujets rebelles,
& d’enfans desobeyssans. Noyons donc toutes les douleurs,
que la fureur & la violence des Cardinalistes nous causent dans la
source de la prouidence diuine : car mes chers compatriotes, c’est
dans ce port, ou le fragile vaisseau de nostre vie doit trouuer son
talent asseuré. Nos aduersaires auront beau nous faire souffrir, &
nous affliger, nous ne pouuons trouuer de relasche à nos maux, ny
adoucir nos amertumes que dans la seule consolation de la volonté
de Dieu. C’est pourquoy, il est tres-iuste d’endurer patiemment
les peines que nos ennemis nous font endurer sans nous plaindre.
Que l’on sçache que les plaintes continuelles des affligez & leurs
tristesses infinies les accusent, & tesmoignent que la volonté de
Dieu, n’est pas escrite dans leurs cœurs. Si tous les iours les Chrestiens
disent parlant à luy-mesme, que sa volonté soit faite en la
Terre comme au Ciel, ces ennuis extrémes ne dementent-ils pas
leurs bouches, & les rendent coupables & criminels els deuant luy ?
Ainsi la volonté de Dieu doit estre la nostre ; chercher son Royaume