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Mazarinade n° B_7_38

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Anonyme [1651], LE VOEV DES BONS BOVRDELOIS FAIT A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ GOVVERNEVR DE GVYENNE. , françaisRéférence RIM : M0_4045. Cote locale : B_7_38.


nous ne regrettons pas d’auoir souffert tout ce que les tyrans
ont pû faire souffrir aux martyrs, toutes nos langues sont embrasées
de l’amour du S. Esprit qui a beny toute cette Prouince, en nous
donnant cét Illustre Gouuerneur & Prince, de qui toutes les actions
sont Royales, comme le nom incomparable de LOVIS DE BOVRBON
qu’il possede à si iuste titre, comme digne du Throsne ; enfin apres
l’orage & la tempeste nous ioüissions du calme & de la bonasse d’vn
air tres-pur & bien faisant. Benie soit à iamais l’adorable main de
nostre aymable Sauueur, qui nous a sauuez & preseruez amoureusement
du naufrage & de luge de sang, qui alloit inonder & abismer
cette Prouince partagée & diuisée ; aussi l’Escriture Sainte, dont toutes
les paroles sont des Oracles, dit tres-veritablement, Omne regnum
in se diuisum desolabitur : Toute nostre Prouince est pacifiée, tous
nos Citoyens sont d’accord, le seul nom de LOVIS DE BOVRBON
porte la paix & le repos dans toutes les Prouinces ; cela estant, vous
benissant ses armes, luy prenant la querelle pour vous remply de valeur,
assisté de vos forces, secondé de nos courages, seruy de nos fidelitez,
il luy sera autant facile de traisner ses ennemis liez & garrotez
pieds & poings suiuans son Char Triomphant, qu’il luy est aisé
d’estre inuincible & infatigable aux exercices de Mars : Ie m’asseure
que lors que les ennemis verront cette bonne intelligence entre le
Capitaine & ses Soldats, le Gouverneur & ses Suiets, ils n’attendront
point qu’il leur aille porter les nouvelles de la guerre, car ils
preuiendront par des humbles prieres & articles de la paix ; que tous
les Princes & Gouverneurs de la terre entendent cette voix prononcée
auec verité, & non point par flatterie, car ie ne trempe aucunement
à l’espoir des recompenses, LOVIS DE BOVRBON beny de
Dieu & fauory du Ciel, regne auec telle asseurance qu’il peut regarder
du coing de l’œil sans mesme le cligner (comme le Lion) tous
ses ennemis. Son courage, sa vertu, la fidelité & l’amitié de ses
suiets luy font vn tel rampart, que quand l’Occean borderoit son
Royaume d’vn costé, & tous les rochers le flanqueroient de l’autre il
n’est pas plus asseuré, & s’il n’y a Prince au monde qui puisse auec
plus sainte vengeance & punition, tirer raison de ses ennemis que
le Prince de Condé, car des Princes de la terre, les vns ont la multitude
des suiets, les autres de grosses & fortes puissances, les autres
de riches minieres d’or & d’argent, les autres ont les artifices, ruses,
& stratagemes de guerre : mais il ne s’en treuue que celuy-cy qui ait