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Mazarinade n° C_11_17

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Anonyme [1651], LES QVARANTE-CINQ FAICTS CRIMINELS DV C. MAZARIN, QVE LES PEVPLES instruits addressent à ceux qui ne le sont point. , françaisRéférence RIM : M0_2931. Cote locale : C_11_17.



8. Qu’il a fait effort vers les Hollandois de faire rompre leur
paix auec l’Espagne a deux fins l’vne pour prendre suiet de faire
la guerre auec eux, & l’autre à dessein d’accuser le Duc de Longueuille
de n’auoir pas bien menagé ou negocié cet affaire à
Munster : mais les Estats des Pays-bas qui obseruent vne Politique
pratique, trouuent mieux dans cette paix leur compte, comme
ils ont fait voir à Mazarin par cette brieufue supputation de
dire cinq & cinq sont dix, qu’ils ne faisoient point dans ses belles
parolles & promesses, veu que ses artifices leur demoistroient
que pour trouuer leur compte & le mesme nombre de dix, cela
se feroit par cette addition & cét ordre de dire vn, & vn font
deux & vn font trois, & ainsi de suitte, ils trouueroient le mesme
nombre de dix : mais eux comme tous les autres Estats abhorrent
le procedé du Mazarin & blasment extremement les
Francois de souffrir qu’a leur confusion les affaires du Royaume
se manient par vne personne seule & de ce calibre.
9. Qu’il a fait expedier des pouuoirs de la parte du Roy à
des particuliers pour se mesler dans les cõpagnies, & descouurir
ceux qui auec liberté disoient leurs sentiments, afin de les accuser
en mesme temps : & ces infames qui seruoient de tesmoins,
estoient deschargez & absouz de toutes leurs mesdisances ; artifice
qui estoit inuenté pour empescher les François de se plaindre
de ses crimes. Mais le Parlement de Paris ayant connoissance
d’vne telle inquisition introduite en France à la mode d’Espagne
en a reprimé l’vsage, auec deffence à qui que ce soit de se
seruir de semblable lascheté, à peine de la vie,
10. Qu’il a obligé des Capitaines des Gardes de quitter leurs
seruices dont la generosité & l’amour de leur patrie a reietté le
profit qu’on leur offroit pour aller escorter l’establissement des
nouuelles leuées sur les peuples, & afin de porter les autre à suiure
ses mouuemens. Il les flatte en particulier de belles paroles
& de grandes esperances, les exhortans chacun de chercher
quelque affaire pour demander, afin de les persuader qu’il peut
tout, les esloigner ou les changer, & pourtant ne laisse pas de les
fourber : car lors qu’aucuns d’eux trouue quelque chose à demander,
ce Sicilien dit qu’elle n’est pas bõne, ou qu’elle est donnée,
ou bien comprise dans quelque traitté, sinon il la fait changer