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Mazarinade n° B_11_22

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Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.


reserue à luy seul la connoissance ?
 
Que peut-on souhaiter de plus decisif, de plus authentique,
de plus fort, de plus inuincible en faueur de ce Prelat ?
En haine d’vn seul homme est-il juste de violer la saincteté
d’vn traité si solemnel ? Ne pouuons-nous estre Iuges d’vn
coupable pretendu sans esbranler les fondemens de la Iustice :
& pour authoriser vn parricide, en la personne d’vn Cardinal,
faut-il deuenir infidele au Pape mesme, & au souuerain
maistre de la Foy ?
Il est donc visible que Monsieur le Cardinal, peut establir
la premiere nullité de sa condamnation, sur l’incompetance
& sur l’entreprise de ses Iuges ; il est Cardinal en matiere criminelle
il ne doit répondre qu’à l’Eglise.
Mais supposons neantmoins que ceux qui l’ont iugé ne
soient blasmables d’aucune vsurpation, & qu’ils soient demeurez
dans les limites de leur puissance legitime ; ont-ils
suiuy l’ordre de la Iustice, ont-ils gardé scrupuleusement
comme le requeroit vne si grande affaire, les formes iuridiques
& accoustumées en pareilles occasions. Le Cardinal
Mazarin est accusé d’estre entré dans le Royaume au preiudice
de la Declaration du Roy, & la dessus on condamne ce
Prelat, on le proscript, on met sa vie en proye à la rage des
meschans. Mais dans vne rencontre si importante ne falloit-il
pas employer auec la derniere exactitude les formes
ordinaires qui accompagnent les iugemens publics & solemnels,
& qui peuuent estre appellées auec raison le fondement
des Loix, la lumiere de la Iustice, le rempart de l’innocence,
l’ame des conseils, & vn frain qui arreste la licence
& la temerité des Iuges passionnez ou corrompus.
Le Cardinal
est condamné
contre les
formes de la
Iustice.
On asseure donc que le Cardinal Mazarin est entré en
France, & que par cette entrée il a violé les defenses du Roy ;
mais dans cette occasion, l’ordre naturel de la Iustice ne demandoit-il
pas, que l’on s’eclaircist, & que l’on informast
juridiquement d’vn fait de cette consequence. Or où sont
les tesmoins qui chargent ce coupable ? deuant quel Iuge
ont-ils fait serment de ne point blesser la verité ? & les a-t’on
en suite confrontez, selon qu’il s’obserue en pareilles occasions ?
Toute la deposition que l’on a receuë est celle de