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Mazarinade n° C_12_34

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Anonyme [1652], LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIÉ A SON ALTESSE ROYALE , français, latinRéférence RIM : M0_3969. Cote locale : C_12_34.


qu’on y prenoit. Mais apres cela le Parlement n’estant pas tousiours
proche du Roy ; le Roy commença pour lors à se seruir de l’auis de
quelques personnes notables qu’il choisissoit luy mesme, non pas
pour rien resoudre, car c’estoient des particuliers, qui ne faisoient
point de corps, & qui n’en ont iamais fait dans l’ordre de nostre gouuernement ;
mais il auisoit auec eux ce qu’il croyoit deuoir estre proposé
au Parlement pour le bien de son Estat. C’est de là seulement que
les Declarations & les Edicts ont pris leur origine, n’y en ayant point
de plus Anciens que le regne de Philippes le Bel, parce que le Roy n’estant
pas tousiours à la teste de son Parlement, il y enuoyoit sa volonté
dans des Lettres patentes pour y estre examinées auec liberté de suffrages :
Et iamais ces Declarations ne passoient pour estre la veritable
volonté du Roy qu’a pres que le Parlement les auoit verifiées.
 
Et de fait, pour monstrer que les Rois ont tousiours reconnu la necessité
de cette police, comme estant deriuée de l’Assemblée generale
des Francs ; C’est que nous lisons dans l’Histoire que Charles V.
surnommé le Sage, ne declara iamais la guerre, & ne fit aucune affaire
> importante que par l’aduis du Parlement.
Louys XI. quoy que plus jaloux de l’authorité que pas vn de ses
predecesseurs, remercia le Parlement de ce qu’il auoit refusé les Edicts
qu’il luy auoit enuoyez pour verifier, à cause qu’ils alloyent contre le
bien & le repos de ses peuples, & adiousta qu’il ne le forceroit iamais
à faire rien contre sa conscience. Il exhorta aussi son fils en mourant
de ne rien entreprendre sans l’aduis de ses Pairs & de son Parlement, il
voulut mesme que la Remonstrance qu’il luy fit y fût registrée.
François I. tesmoigna à l’Empereur Charles-Quint, que tout
ce qu’il luy pouuoit promettre de son chef pour sa liberté seroit inutile,
qu’il falloit necessairement par les Loix de son Royaume le consentement
de son Parlement, qui estoit le veritable depositaire de son
authorité, & qui representoit tous les peuples.
Henry III. reuoqua tous les Edicts qu’il auoit fait verifier contre
l’aduis du Parlement. Il aduoüa que c’estoit contre l’ordre de l’Estat,
& que s’il n’eust point violé cette Loy fondamentale, son regne
n’eust pas esté malheureux.
Dans les Anciens Registres nous voyons que quand le Parlement
refusoit les Edicts, il prononçoit tousiours en ces termes. LA COVR
A ORDONNÉ QV’ELLE N’OBTEMPERERA POINT.
Et dans les derniers temps, au milieu mesme des desordres publics,
& de la violence de ceux qui se sont qualifiez du nom de Ministres ;
combien de fois le Parlement a-t’il prononcé qu’il ne pouuoit ny ne deuoit