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Mazarinade n° C_12_34

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Anonyme [1652], LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIÉ A SON ALTESSE ROYALE , français, latinRéférence RIM : M0_3969. Cote locale : C_12_34.


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Apres cela ie ne croy pas qu’il y ait personne qui puisse s’imaginer
que le Parlement soit soubmis à la iurisdiction du Conseil. Ie ne pense
pas qu’on se puisse persuader que des gens, qui ne font aucun corps
dans l’Estat, & qui se sont formez eux-mesmes par la corruption de
nostre siecle, ayent le pouuoir de casser les Arrests du Parlement. Le
Conseil n’a aucun caractere public. Le Roy n’a commencé à donner
des Lettres aux Conseillers d’Estat que depuis quelques années, ils
n’auoient auparauant qu’vn simple Breuet. Ils n’ont aucune Iurisdiction
contentieuse. Toutes nos Ordonnances le portent. L’Ordonnance
de Blois y est formelle en l’article quatre-vingt onze. La declaration
du mois d’Octobre 1648. le porte aussi expressément. Tellement
que c’est vne entreprise manifeste du Conseil de casser des Arrests,
il n’a point ce droict là du tout.
Quelqu’vn dira peut-estre que le Roy estant present à la deliberation,
& cela se faisant dans le Conseil d’Enhaut, qu’il n’y a point d’authorité
au dessus de la sienne.
Premierement, ce conseil d’Enhaut est vn mot nouueau, que les
derniers Ministres ont inuenté pour appuyer leur Tyrannie. Il n’y a pas
dix ans qu’il estoit dans l’idée, c’est vne inuention de la derniere Regence,
on ne sçauoit auparauant que c’estoit que le conseil d’Enhaut.
Les Estrangers ont corrompu la façon de parler de nos Peres, aussi
bien que leurs mœurs & leur discipline.
Mais soit que le Roy soit present en son Conseil, soit qu’il n’y soit
pas present ; neantmoins il est certain que le Roy n’y assiste pas pour
y destruire les Loix de son Royaume. Au contraire sa Souueraineté
consiste particulierement à les maintenir : C’est son serment, c’est le
contract qu’il fait auec ses peuples. Tout ce qui se traicte dans son
Conseil secret ne peut donc pas détruire l’ordre estably de tout temps
dans le Royaume.
Le Conseil a ses matieres, le Parlement a les siennes.
Dans le Conseil on y peut bien traiter des recompenses, des honneurs,
des dignitez. On y peut encore deliberer (quand la guerre a
esté concluë) de donner bataille, ou de ne la pas donner, d’assieger
vne Ville plutost quvne autre, parce qu’il seroit inconuenient de faire
tout cela dans le publiec : on ne blesse point pour lors les loix & la
police de l’Estat.
Mais dés le moment qu’il s’agist de quelque chose, où le peuple a
interest ; ce n’est pas dans le Conseil qu’elle doit estre resoluë : Le Roy
ne peut contracter auec son peuple, que dans son Parlement, n’y destruire