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Mazarinade n° B_5_23

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Anonyme [1652], LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIĖ A SON ALTESSE ROYALE , français, latinRéférence RIM : M0_3969. Cote locale : B_5_23.


LES VERITABLES MAXIMES
du Gouuernement de la France, Iustifiées par l’ordre
des temps, depuis l’establissement de la Monarchie
iusques à present : Seruant de Response au pretendu
Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianuier 1652.

IL y a long temps que i’attendois cette occasion, pour détromper le
public, & luy faire voir ce que c’est que le Conseil d’Estat, & ce qu’il
peut, quel est le droict & l’authorité du Parlement, & quelles sont enfin
les loix fondamentales du Royaume.
On s’estonnera sans doute, apres auoir leu ce discours, que des
gens qui n’ont aucune iurisdiction contentieuse, ny mesme aucun caractere
public, pretendent neantmoins depuis quelques années estre
les seuls moderateurs de la France, pouuoir estouffer toutes les puissances
legitimes, & fermer la bouche, quand ils veulent au Parlement,
dont l’authorité est aussi ancienne que la Monarchie.
Pour bien expliquer cette matiere, que ie puis dire estre la plus vtile
qui ait esté traictée dans les presens mouuemens de l’Estat ; il faut
voir de quelle façon nous auons vescu dans la Premiere, Seconde &
Troisiéme race de nos Rois.
Tous nos Historiens demeurent d’accord, que dans la premiere
Race tous les Francs s’assembloient tous les ans. Il n’y auoit personne
qui se pust dispenser de se trouuer à l’Assemblée, qu’auec vne excuse legitime.
Le Roy y estoit tousiours esleué dans vn Tribunal. C’estoit
là que se faisoient les Loix, qu’on traictoit de la Paix, de la Guerre, des
Alliances, & de toutes les grandes Affaires du Royaume. Tout se decidoit
par la liberté des suffrages. Tout le monde auoit part à la deliberation,
parce que nostre Monarchie auoit esté fondée sur la liberté : Il
n’y a iamais eu de gouuernement plus naturel.
Dans la seconde Race, la France s’estant accreüe par les conquestes
de Charlemagne & de ses Enfans, il fut impossible d’assembler comme
auparauant toute la Monarchie. Tout fut reduit à l’Assemblée des
principaux du Royaume, qu’on faisoit aussi tous les ans, tantost dans<lb/> vn lieu, tantost dans vn autre ; il n’y en auoit point de certain.