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Mazarinade n° B_5_23

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Anonyme [1652], LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIĖ A SON ALTESSE ROYALE , français, latinRéférence RIM : M0_3969. Cote locale : B_5_23.


fortune, & pour dire tout, ils n’ont iamais inspiré aux Rois qu’ils ont
gouuernez que le feu, le sang & le carnage des peuples.
 
Vous sçauez aussi, MONSEIGNEVR, que ces Ministres ont
tousiours estè les Ennemis iurez des Princes du Sang. Combien de fois
ont ils persecuté vostre Altesse Royale, dans le temps mesme que vous
estiez l’heritier presomptif du Royaume. Ils ont tousiours defiguré vos
actions & vostre conduite, pour vous rendre odieux au peuple & à vostre
propre Sang. Ils ont esté assez insolens pour vouloir vous faire perdre
és auantages de vostre naissance, & les droicts de la Couronne, parce que
vous estiez la seule personne qui leur faisoit ombrage, & que vous murmuriez
contre leur gouuernement.
Vous voyez donc, MONSEIGNEVR, l’auantage & la necessité
qu’il y a de remettre auiourd’huy l’authorité dans le poinct legitime. Le Roy
y trouuera sans doute la souueraineté absoluë, il regnera par tout sans
soldats & sans armées. Tous les cœurs de ses Subjets seront autant de citadelles
pour luy. Ce sera pour lors qu’il ne trouuera plus de resistance,
Tout le monde obeyt à la Iustice & à la raison.
Les Princes du Sang ne seront plus aussi les esclaues de la fortune : on ne
les verra plus subjets à la violence des Ministres, qui s’esleuent tousiours
sur le debris des testes les plus illustres, & sur le mespris & les ruines des
plus Sainctes Loix.
Voyla, MONSEIGNEVR, le changement heureux que la France
conçoit auiourd’huy de vostre sage & genereuse conduite. Elle espere que
vous abbattrez l’Idole & l’Idolatrie. La corruption est si generale que
tout a besoin de remede. Enfin tous les Peuples attendent la reformation
de vostre Altesse Royale. Si cette occasion leur manque, ils n’attendent
plus rien de personne : vous en voyez donc le peril. Songez qu’il n’est pas
moins glorieux de conseruer des Couronnes, que de les conquerir, tout se
reünir a à vous dans vn si genereux dessein. Pour moy ie proteste de viure
& mourir.
MONSEIGNEVR,
De vostre ALTESSE ROYALE, le tres-humble,
tres-obeïssant, & tres-fidelle
seruiteur A. B. C.