[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_17_8

Image de la page

Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : B_17_8.


marche du lendemain, & obligea le Roy qui les
vouloit voir en Bataille, de souffrir toute la iournée
le Soleil & la poussiere, elle trainoient six
pieces de canon, & estoient composées de treize
escadrons, & trois bataillons, chaque soldat meritoit
de combatre, chaque Officier de commander
sous le braue Seneterre, l’ordre de la marche
fust merueilleux, & la bonté de sa Majesté le plus
beau Soleil qui l’eclaira, on fit le chemin deux fois
pour couurir la campagne, & donner vne sauuegarde
à la moisson ; les premiers soins de leurs
Majestez à S. Denis, apres auoir adoré sur le tombeau
de leurs Ancestres, se porterent à la nourriture
de Paris ; ce soin Paternel attendrit le cœur
de tout le monde, & donna mesme de l’indignation
à ceux qui ne sçauent pas que le tumulte de
Paris n’est exci que par vn tas de coquins, &
que le Bourgeois n’y contribuë qu’vne souffrance
inuolontaire : Il y a des yeux que la lumiere offense,
& des animaux qui changent l’aliment en
poison, on ne manqua point de decrier à Paris la
conduite de la Cour, qu’on enuoyoit du pain
pour auoir de la munition, & que la mort estoit
cachée dans cét entretien de la vie, on saisit vn
Boulanger au Cimetiere saint Iean pour auoir mis
de l’Arsenic dans son pain, cependant il n’en resta
point, soit que la faim méprise le peril, ou que le
larron purifie ce qui seroit veneneux à vn acheteur
legitime.