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Mazarinade n° B_2_34

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Anonyme [1652], LETTRE RENDVË AV ROY EN PARTICVLIER, Pour luy representer les dangers ausquels les Princes exposent leurs Estats en poussant à bout la patience de leurs Peuples. Prouué par les Exemples tirez des Histoires Anciennes & Modernes, Estrangeres & Domestiques. , français, latinRéférence RIM : M0_2254. Cote locale : B_2_34.


LETTRE RENDVE
au Roy en particulier.

SIRE,
Il ny a personne à qui les sujets se
doiuent plustost adresser qu’au Monarque
dans vn temps auquel on ne
voit plus regner que la fureur & le desespoir : Les Peuples
sont les enfans, les Roys en sont les peres ; à qui crieront-ils,
Sire, pendant que les loups rauagent & rodent de tous costez
pour rauir & deuorer vostre chere geniture ? On s’est
adressé à vostre Conseil, on a conjuré les entrailles de celle
qui vous a donné à nous : mais le premier n’épouse point vostre
plus iuste party, qui est de vous faire regner auec empire
& suauité ; Et Madame vostre Mere s’est laissée surprendre
aux souffles ou aux charmes de ceux qui vous enuironnent.
Apres auoir tant conjuré & tant remonstré en presence de
ceux qui inspirent & qui obsedent vostre sacrée Personne ;
Voyant que Vostre Majesté ne nous peut respondre que par
leur organe & leurs suggestions violentes, Nous auons iugé
& iugeons à propos de vous faire glisser vne Lettre secrette
pour parler à V. M. seul à seul, & luy faire toucher au doigt
les dangers, les inconueniens, les perils, funestes, euidens,
certains, ausquels les conseils Estrangers, & la douceur ou