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Mazarinade n° B_16_11

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Anonyme [1652], L’A SÇAVOIR SI NOVS AVRONS LA PAIX, ET SI NOSTRE GVERRE CIVILLE s’acheuera bien-tost. , françaisRéférence RIM : M0_9. Cote locale : B_16_11.


nom de Paix ; nous souhaittons le retour de ce
bien auec des vœux si pressants & si generaux, que
le Ciel ne semble receuoir nostre encens que pour
ce seul bien, & que tout ce qui nous le retarde nous
semble produit par l’Enfer, pour adiouster à nostre
malheur. Sans mentir, puis qu’vn contraire rend
témoignage de l’autre, quand nous n’aurions
point d’autres preuues des biens que la paix fait
naistre que par les maux que la Guerre cause, nous
la deurions croire tout à fait souhaitable, puis que
celle-cy qui nous tient comme accoustumées à sa
souffrance n’a rien que de funeste & d’affreux, &
ne nous fait voir que des monstres & des prodiges.
Ie n’ay point besoin d’éclaircir ce poinct aux lieux
où nous sommes, puisque le Peuple de Paris est
assez instruit par ses pertes & par les massacres &
les embrasemens qu’il a veus autour de ses murailles,
que la Guerre est le plus rigoureux & le
plus redoutable des fleaux du Ciel, en ce qu’il
traisne après soy necessairement les deux autres :
Et c’est ainsi qu’on ne peut douter que la Paix
pour estre infiniment desirable, ne soit toute plaine
de charmes & de douceurs ; & que comme la
Guerre fait marcher à sa suite les plus cruelles
d’entre les furies, celle-cy ne soit accompagnée
des graces & des amours, & de ce qu’il y a de
plus riant & de plus delicieux dans la nature, puis
qu’elle est le souuerain remede à ce mal qui nous