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Mazarinade n° B_7_18

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Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.


de loüanges, qu’ils seroient capables de faire naistre dans
les esprits plus mediocres des conceptions dignes de leur
hautesse.
 
Ie serois, Monseigneur, iugé presomptueux & temeraire,
si ie voulois retoucher vne matiere si dignement traittée, sçachant
qu’il est impossible (quelque capacité que l’on ait acquise)
de bien reüssir en vn si haut dessein sans auoir esté tesmoin
de tant de grãdes actions, ou du moins sans estre pourueu
d’instructions veritables, ausquelles l’enuie, ny l’ignorance
n’ayent pû rien oster. N’ignorant pas aussi qu’vne expression
commune fait tort au merite des beaux exploits, qui
pourroient conseruer leur éclat entier & parfait, si les esprits
communs n’entreprenoient de les representer à la posterité ;
ou plûtost d’effacer en les representant le lustre, & la Gloire
qui leur est deuë.
Ie ne parleray donc pas, Monseigneur, de vos faits glorieux,
puis que le respect & l’impuissance me ferment la bouche,
& qu’il n’appartient qu’aux Appelles de tirer au vif les
Alexandres. Ie me contenteray de rechercher la source, d’où
Vostre Altesse puise les moyens de cette sage conduite, qui
vnit en vn mesme suiet deux qualitez si differentes, la Prudence
& la Valeur : conduite à laquelle la France doit vostre
conseruation, puis qu’elle vous a garanty des perils inéuitables
qui auoient conspiré auec vostre courage, de luy rauir
ce qui luy est si precieux.
Apres vne si longue & soigneuse recherche, ie ne voy point,
Monseigneur, d’autre cause de cette meure prudence qui accompagne
toutes vos actions, que l’alliance parfaite des Armes
& des Lettres ; que Vostre Altesse a faie en vn aage, où
les hommes sont fort peu capables de celle-cy, & presqu’inutiles
pour les autres.
Cette belle alliance sera donc, Monseigneur, le suiet de ce
discours, que i’espere que vous aurez agreable (quoy qu’indigne
de vous estre offert) puis que tous ces grands Heros
que vous faites gloire d’imiter, n’ont iamais témoigné d’auersion
contre les plus grossieres plumes qui s’employoient à
tracer leurs loüanges.