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Mazarinade n° B_17_23

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Anonyme [1652], L’ANTIDOTE AV VENIN DES LIBELLES DV ROYALISTE, A AGATHON, ET DE LA VERITÉ NVE. , français, latinRéférence RIM : M0_88. Cote locale : B_17_23.


moyen dans leur indifference tous les maux qui se sont exercez
de tous costez, desquels vous seriez complices, mes chers
Concitoyens, & vous accuserois si ie n’auois connu vostre
zele, & la perfidie de vos Chefs qui s’y sont opposez, & ont
trahy la pureté de vos intentions & leur Patrie tout ensemble,
qu’ils ont esté contraints de quitter, lors qu’ils se sont
veu sur le poinct d’estre sacrifiez à vostre iuste colere, & d’expier
leur trahison par leur propre vie.
 
Cela presupposé, sans exaggerer tout le tissu de vostre
Prelude, agencé auec tant d’artifice, reste de voir en l’occasion
presente des troubles & agitations de cet Estat, où reside
la Iustice des deux Partis qui les ont fait naistre, & le caractere
des veritables seruiteurs du Roy. Si dans les Mazarins,
à la teste desquels vous mettez la Reine, & en tirez la
force de quelques vns de vos argumens ; ou en ceux qui en
veulent la perte & l’esloignement, comme les pestes & les
fleaux de nostre Republique ; peut-on dire que ce soit du costé
du Mazarin, & c’est le sujet de la querelle, & la source de
toutes nos diuisions, & l’ennemy iuré, veu, & reconnu du
Roy, de l’Estat & du public, ce qui n’est point chimerique,
& sans fondement, & appuyé sur le simple bruit d’vne populace,
& de la renommée, comme le suppose nostre Autheur ;
mais sur des veritez inuincibles, que la seule passion fait méconnoistre
à ces pretendus Royalistes, que le Mazarin tient
enchaisnez autant & plus par les esperances des graces & des
faueurs qui sont en son pouuoir, que par la sincerité de ses
promesses, estant vn abysme qui consomme tout, & ne laisse
eschapper que ce qu’il ne peut retenir.
Et ainsi ne soit, Monsieur le Royaliste, que sont deuenus
nos finãces, où est l’employ des soixante millions & plus de
comptans couchez dans les comptes de l’Espargne de chaque
année, (qui est vne inuention des Ministres, pour voler
impunément, & cacher leurs brigandages) & du surplus des
leuées de deniers qui montent bien à pareille somme, le Soldat
n’ayant point eu d’autre solde durant son administration
que la licence du pillage en tous les lieux où il a passé ; les
rentes & gages des Offiers ayans esté retenus pour la plus