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Mazarinade n° C_7_67

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Anonyme [1649], L’ENFER REVOLTÉ, SVR L’ESTRANGE DESORDRE qui y est arriué depuis peu, par les Tyrans & les Fauoris des premieres Siecles. OV PAR VNE MERVEILLEVSE application, toute l’Histoire du temps present se trouue parfaitement bien representée. , françaisRéférence RIM : M0_1218. Cote locale : C_7_67.


qui n’en eut iamais de semblable. Enfin ne pouuant trouuer
le repos que ie souhaitois, ie me leue pour me donner
estant debout, ce qu’il m’estoit impossible d’auoir dans
vn lict, où tout autre que moy auroit rencontré des satisfactions
nompareilles. La nuict se trouua si belle, que ses
appas me conuierent de m’aller diuertir au clair de la
Lune, dans vn Parc, où il y auoit des allées à perte de
veuë. Ainsi me voyant charmé des beautez du lieu, &
des graces de cét admirable flambeau celeste, ie me laissay
conduire insensiblement dans l’espaisseur d’vn bois, où
le murmure d’vn ruisseau qui passoit tout à trauers, sembloit
faire vn concert inimitable ; Ie fus si rauy de sa
melodie, que ie ne sçeus iamais m’empescher de m’asseoir
auprés d’vn tas de gasons, que l’Art & la Nature sembloient
auoir mis là tout exprés pour me fauoriser de
leurs graces. Neantmoins sollicité d’vn extréme desir
d’aller plus auant, ie me vis en moins d’vn quart d’heure
dans vn lieu où il ne fait pas moins clair qu’il en fait en
plein midy, aux plus beaux iours de l’année. C’est vn
endroict ou le silence & la douceur de l’air forment vn
Paradis terrestre.
 
 
En effect c’est vn lieu, qui n’est pas loin de nous,
Où le plaisir est grand, & le climat fort doux,
Où iamais le Soleil, ne cesse de nous luire,
Où le froid & le chaud ne nous oseroit nuire,
Où toute la campagne est couuerte de fleurs,
Où l’on passe ses tours, sans regrets & sans pleurs,
Où les sources des eaux poussent iusques aux nuës,
Où se void mille effects des causes inconnuës,
Où diuers oisillons concertent nuict & iour,
Où le Dieu des Amours a basty son seiour,
Où l’esprit & les ans sont tousiours sans outrage,
Et où l’obiet des sens fait les traits du visage.
 
D’vn costé vous y voyez plusieurs courans d’vn certain
cristal liquide, qui cajollent en fuyans, auec le grauier &
les petits cailloux qui les veulent diuertir de leur course.
De l’autre costé vous y entendez les agreables complimens
qu’vn amoureux Zephire fait à toutes les feüilles