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Mazarinade n° A_3_40

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Anonyme [1649], L’ENFER, LE PVRGATOIRE, ET LE PARADIS temporel de la France. , françaisRéférence RIM : M0_1217. Cote locale : A_3_40.


preferé le bien public, à la faueur & à leur fortune
particuliere. Pour le soulagement du peuple, ie vous
laisse à penser si Monsieur de Broussel aura moins de
lumieres pour en trouuer les moyens, que les partisans
n’en ont eu pour l’opprimer. Au lieu que les imposts se
sont mis cy-deuant sur les denrées les plus necessaires
à la vie, comme le sel, le cuir, le vin & autres semblables,
il ne s’en mettra d’oresnauant que sur les choses
superfluës, & celles qui seruent au luxe. Le Roy ne sera
plus craint de ses suiets, mais il en sera aymé, & n’aura
des gardes que pour maintenir l’esclat de sa dignité
Royale ; & non pour enleuer les membres du Parlement,
& les forcer dans leurs resolutions. Les principaux
Officiers de la Couronne ne pourront abuser de
la bonté & puissance des Roys, & seront suiets à la censure
de la Iustice, comme le reste des sujets, bref l’équité
sera le piuot sur lequel rouleront toutes les machines
de l’Estat, ce sera le Soleil où s’adiusteront tous
les horologes, & le miroir où se iugera de la beauté ou
difformité de toutes les actions. Quant aux particularitez
du repos & de la felicité des peuples, pour ne point
vser de vaines repetitions, les choses seront toute au
contraire, que ie les ay depeintes dans l’Enfer, &
Messieurs du Parlement prendront à tasche chasque
iour quelqu’vne de ces mauuaises maximes & habitudes
pour les desraciner, & les malheurs passez seruiront
comme de regle à nostre presente felicité, de mesme
que le Soleil imprime sa chaleur & sa lumiere sur
les traces de la froidure & de l’obscurité de la nuict.