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Mazarinade n° A_3_47

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Anonyme [1649], L’ENTRETIEN FAMILIER DV ROY, ET DE LA REINE Regente sa mere, sur les affaires du temps. , françaisRéférence RIM : M0_1242. Cote locale : A_3_47.



Le R. Ma bonne maman, pourquoy communiez vous si
souuent, & allez par toutes les Eglises de Paris, & n’aimez
pas les gens de bien.
La R. Mon fils, M. le C. Mazarin dit qu’il me faut faire
ainsi par maxime d’Estat, afin que l’on me tienne pour deuote
& bonne Reine.
Le R. Ma bonne maman, pourquoy souffrez vous que les
femmes se mettent sur les Autels auec le Prestre qui du tẽps
de S. Louys n’entroient pas dans le cœur, & que la Chanceliere
oste les commandemens de Dieu des Heures.
La R. Mon fils, cela estoit bon du temps de S. Louys, mais
à present tout va à la mode, les femmes sont-elles pas autant
que les hommes & plus voyez si ie ne fay pas ce que ie
veux : & pour les Commandemens de Dieu, Madame la
Chanceliere dit qu’ils sont trop vieux pour elle.
Le R. Ma bonne maman, pourquoy puisque vous voulez
passer pour vne bonne Reine, ne me nourrissez vous pas
comme la mere de S. Louys le nourrissoit qui estoit Roy de
France comme moy.
La R. Mon fils, la mere de S. Louys, estoit vne femme
sage & vertueuse qui n’auoit pas vn C. pour Conseil.
Le R. Ma bonne maman, dires moy qui sont vos Conseillers
afin que ie les connoisse.
La R. Mon fils, c’est M. le C. Mazarin, & tous ceux qui
font ce qu’il veut, comme tous les parens du feu C. de Richelieu.
Le R. Ma bonne maman, dites moy qui sont les parens
du feu C. de Richelieu, afin que ie les connoisse aussi.
La R. Mon fils, c’est M. le C. de Lyon, M. le Mareschal de
Brezé, M. le Duc de Richelieu, M. le Mareschal de la Milleraye,
M. le Mareschal de Grandmont, M. la Duchesse d’Esguillon,
& autres que vous connoistrez quand vous serez en
aage.
Le R. Ma bonne maman, dites moy aussi qui sont les affidez
de M. le C. Mazarin, que vous aimez tant.
La R. Mon fils, ce sont M. le Prince de Condé, M. le Conte