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Mazarinade n° C_7_79

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Anonyme [1649], L’ESPERANCE DE LA PAIX, ET DE L’ABONDANCE DES VIVRES A PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1276. Cote locale : C_7_79.


auroit tiré du miel du plus parfait poison
qui fut iamais, il auroit enuoyé dire à la Reyne
qu’il n’auoit de souueraineté que celle qu’ils empruntoient
du Roy, & qu’ils exerçoient sous son
authorité, qui n’auoient que des vœux, des sousmissions
& des prieres, pour tout ce qui portoit
son caractere, cela fut dit auec tant de graces &
de bonheur par Messieurs les Gens du Roy, qui
tout incontinent il a semblé que le charme fut
deffait, on a consideré comme en vn songe lors
qu’on s’esueille le desordre où on se rencontroit,
la Reyne à la compassion de tant de sang respandu
mal à propos de voir la plus grande ville du
mõde exposée à vne cherreté de viures, elle qui est
la pepiniere de tous les braues de la guerre, le veritable
patrimoine de nos Roys, & la distribution
des honneurs, la mere nourriciere des Vertus, des
Arts & des Sciences. Et en vn mot Paris la Reine
des Cités de toute la terre, elle a consideré qu’il
estoit honteux à la France de voir deux freres Generaux
d’Armées l’vn contre l’autre de voir des
parricides, des fratricides, & autres detestables & dãnables
actions en vsage, & qu’il n’estoit pas iuste
que la pureté de nos Fleurs-de-Lys fussent rougie
du sang des suiets du Roy, & qu’il n’auoiẽt que de
bonne & de sincere intentions. Enfin elle a tesmoigné
qu’elle vouloit appaiser nos troubles, &
rendre le calme à cet Estat apres vne si horrible