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Mazarinade n° B_6_35

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Anonyme [1651], DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST PASSE de plus considerable depuis la liberté de Messieurs les Princes iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M1_99. Cote locale : B_6_35.


restablir la confiance que la mauuaise foy du Ministre auoit ruinée,
bref ces importantes propositions que l’on faisoit pour le
soulagement du Royaume, nous auoient donné la mesme consolation
que reçoiuent ceux, qui battus par vne longue & furieuse
tempeste, arriuent enfin à demy brisez dans le port où ils s’efforçoient
d’entrer y auoit long temps, mais d’où les vagues impetueuses,
les auoient mille & mille fois rejettez.
 
Cependant, par ie ne sçay quelle fatalité, le Demon de la discorde
repant encore à present par tout des semences de diuision :
le peuple qui de soy mesme est vne mer immobile, recommence
d’estre agité par de nouuelles deffiances, & si la main toute puissante
de Dieu, qui a soustenu dans les derniers troubles de la fortune
chancellante de cét Estat, ne reiette loing de nous les calamitez
qui nous menacent, il est à craindre que nous ne retombions
dans des mal-heurs dautant plus irreparables, que les necessitez
publiques que l’on croit sans remede, ont coustume de porter les
peuples dans vn desespoir fatal à leur repos, mais aussi fatal à la
grandeur de ceux qui les commandent.
Il n’y a point de bons François qui ne soit obligé de faire de serieuses
reflections sur la condition presente, dans laquelle nous
trouuons, & qui ne doiue employer toutes ses forces pour destruire
les malicieux & detestables projets des ennemis du repos
public. C’est le motif de ce discours, par lequel i’entreprens sans
aucune partialité, de faire connoistre à tous les gens de bien, à
tous ceux qui ne sont point préoccupez d’aucune passion, ny engagez
dans des interests particuliers, enfin à tout le peuple que
l’on veut seduire, qu’elles sont les veritables causes des maux
qu’il doit apprehender, & quels sont les veritables moyens par
lesquels il doit renuerser les iniustes desseins de ceux qui meditent
d’él[illisible]uer leur ambition sur le de bris de la fortune des particuliers.
Apres le bannissement du Cardinal Mazarin, le Parlement qui
s’estoit engagé insensiblement à demander au Roy vne Declaration,
par laquelle S. M. excluroit à l’aduenir de ses Conseils tous
les Cardinaux, soit Estranger, soit François, ayant trouué de la resistance
à la Cour, pria S. A. R. qui auoit assisté à cette deliberation,
& qui l’auoit appuyée par ses suffrages, de vouloir interposer
son authorité, & ioindre ses prieres aux remonstrances qui furent
arrestées, afin d’obtenir cette Declaration que l’on iugeoit necessaire
pour le bien de l’Estat.