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Mazarinade n° B_4_19

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Anonyme [1652], L’ESPRIT DV FEV ROY LOVIS LE IVSTE A LA REYNE. Luy tesmoignant ses sensibles regrets sur le mauuais gouuernement de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_1286. Cote locale : B_4_19.


gros tributs sur tout ce qu’on exposoit en vente,
pour faire la fortune du Mazarin & la leur : Mais
rien n’afligea si fort toute la France, que d’apprendre
que Mazarin transportoit tout son argent en
Italie, & que le Parlemẽt verifioit tous les Edits du
Conseil, qui sembloit n’auoir d’autre dessein que
de rendre cét estranger le Maistre des biens de
tout le monde. Cependant son audace fut si grande,
& son aueuglement si fatal, qu’il en vint iusqu’à
choquer le Parlement son bien-faicteur, ce
qui fut le commencement des troubles, & la fin
du bon-heur de ce Ministre indiscret. L’Interest,
dont-les anciens deuoient faire vn Dieu, fit dans
les esprits de ce grand Corps, ce que n’auoient pû
l’amour des peuples, le zele du bien public, & la
pitié qu’il deuoit auoir des mal-heureux que les tyrans
opprimoient, auec autant d’iniustice que de
cruauté. Les Intendans furent reuoquez, le Priué
Conseil choqué, ses Arrests cassez, & toute la Maltote,
la resource eternelle des Partisans & du Mazarin,
absolument renuersée. Ie n’ay point besoin de
vous dire ce que vous fistes en suitte : comment
vous reussit vostre guerre de quarante-neuf :
ou quel auantage vous eustes, par l’accord qui la
suiuit. Il suffit de dire, que Mazarin reuint à Paris,
& rentra dans sa charge de Chef du Conseil, mais
non dans son premier éclat. Son de faut de credit,
ne diminua pas son orgueil, & sa temerité fut
encore si grande, qu’il osa mesme faire arrester à
la fois trois grands Princes ; dont l’appuy par diuers