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Mazarinade n° B_7_53

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Anonyme [1651], DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST PASSE de plus considerable depuis la liberté de Messieurs les Princes iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M1_99. Cote locale : B_7_53.


par ceux qui l’accompagnoient, les deux Princes furent en mesme
temps reconciliez, & les deux armées qui estoient prestes de combattre,
remplirent l’air d’acclamations & de loüanges pour ceux
qui auoient donné vn conseil si necessaire pour restablir l’amitié &
la confiance entre des Princes que la malice d’vn Estranger auoit
diuisez.
 
Est il possible que parmy tant de braues François qui ont tant de
fois exposé leurs vies pour la gloire de l’Estat, parmy tant de gens
de cœur qui sçauent quel est l’obstacle qui s’oppose à la parfaite reunion
des Princes de la Maison Royale, & qui est prest de ietter le
Royaume dans vne horrible confusion, il ne se trouue point vn genereux
Vncelenus. Et les siecles passez auront-ils cét auantage sur
le nostre, d’auoir produit des hommes qui eussent plus d’amour que
nous & pour la concorde de la Maison Royale & pour le repos de la
patrie.
Ceux qui sont responsables a l’Estat de l’education du Roy, ne
sont-ils point obligez de dire à sa Majesté que l’vnion des Princes
du Sang est le plus ferme appuy de l’authorité Royalle, qu’elle, doit
fermer les conseils aux mauuais conseils de ceux qui pour leur interest
particulier luy persuadent de rapeller le Cardinal Mazarin que
l’on a chassé durant sa minorité. que ce doit estre le premier pas de
sa Maiorité, & qu’il doit accabler sous le faix de son authorité absolue
tous ceux qui s’opposeront à cette resolution. Que sa Majesté
considere qu’en l’Estat oû l’on void auiourd’huy la France, il est
impossible de luy rendre le lustre qu’elle a perdu, & la releuer de sa
cheute que par des conseils plus salutaires & plus humains, que les
affaires ont chãgé de face quant le Ministere a change de fortune,
que les Parlement ne sont plus en estat de souffrir, que les Ministres
leur dictent les Arrests qu’ils doiuent prononcer, que la seureté publique
& particuliere les oblige de maintenir ceux qu’ils ont si iustement
prononcés contre le Cardinal Mazarin, que l’vnion de toutes
les Compagnies Souueraines sera soutenuë par celle des peuples,
que rappeller leur Ennemy c’est rallumer le flambeau des diuisions
& des troubles, c’est vouloir que la France se deschire par
ses propres mains, qu’il se forme des partis redoutables dans le
Royaume, & que l’on voye des armées Ennemies composées d’vn
mesme peuple. Sa Majesté doit sçauoir que les Roys qui ont quelques-fois
trouué des resistances blasmables, n’ont pas tousiours en