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Mazarinade n° B_7_53

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Anonyme [1651], DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST PASSE de plus considerable depuis la liberté de Messieurs les Princes iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M1_99. Cote locale : B_7_53.


suiet d’esperer vne glorieuse vangeancë, que cette passion est aussi
incertaine que les autres que la fortune y fait paroistre ses caprices,
& que pour estre grand en puissance, on ne deuient pas tousiours
formidable par des succez heureux, qu’elle songe que les conseils
violents sont les premiers armes qui donnent atteinte à l’authorité
des jeunes Roys, que puisque l’on ne peut changer les choses passées,
il faut apporter vn meilleur ordre aux choses presentes, &
faire de serieuses reflexions sur ce qui peut à l’aduenir donner des
succez plus glorieux à l’autorité Royale, que les maux doiuent rendre
les hommes sages, & que l’on en doit pour le moins tirer ce fruit
de n’y pas retomber vne seconde fois : que si quelques vns ont failly,
s’ils ont despleu à sa Maiesté, ce n’est point le temps de les rechercher,
que ce n’est point accommoder les choses que de faire de
nouueaux malcontents en voulant auec trop de seuerité punir des
coupables, que c’est à la clemence & non à la rigueur de pacifier les
Estats, que les guerres ciuiles ont troublés, Enfin que sa Majesté
sçache que l’amour des Peuples qui la doit accompagner au Trosne
le iour de sa Majorité, n’en doit point estre chassé par la iuste apprehension
du retour de leur Ennemy, & que pour regner heureusement,
elle doit commander à ses peuples comme vn bon pere à ses
enfans, bien loing de se faire craindre par des suiets desesperez ;
voila quels sentimens doit auoir le Roy : tous les peuples sont obligez
de faire des vœux afin que le Ciel luy donne de si iustes & de si
salutaires inspirations, & que comme il est à present le plus accomply
de tous ceux qui viuent, il soit le plus aymé & le plus heureux
Prince de tous ceux qui ont iamais regné. Au surplus puis qu’il est si
difficile parmy tant d’intrigues de descouurir la verité des negociations
qui se font dans le cabinet pour le retour du Cardinal Mazarin,
sans offencer personne par des soubçons iniustes, demeurons
fixes dans ce point, que quiconque y trauaille, est digne de la haine
publique, & que l’on ne peut separer le nom de bon & veritable
François d’auec la qualité d’ennemy du Mazarin.
 
La sortie de Monsieur le Prince hors de Paris pour se mettre à
couuert des entreprises que l’on auoit faites sur sa personne, & la declaration
que Monsieur le Prince de Conty a faite dans le Parlement
contre les chefs de ces violentes conspirations, nous descouurent
assez que l’esprit du Cardinal Mazarin agit encore dans le cabinet,
& que les soubçons que nous auons de son retour, ne sont