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Mazarinade n° B_7_53

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Anonyme [1651], DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST PASSE de plus considerable depuis la liberté de Messieurs les Princes iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M1_99. Cote locale : B_7_53.


pas sans fondement. Dans cette conjoncture importante nous allons
reconnoistre ceux qui sont marquez au coin de ce Ministre.
Les bien intentionnez pour le bien public n’ont iamais eu vne occasion
plus fauorable pour abolir toute cette secte ennemie de nostre
repos, & nous n’auons iamais eu tant de sujet d’esperer cette
consolation, qui seule nous peut faire perdre le souuenir de nos miseres
passées. Monsieur le Prince declare qu’il ne veut plus se trouuer
dans le Conseil du Roy, tandis que les creatures & les emissaires du
Mazarin y assisteront, qu’il ne peut y trouuer sa seureté particuliere
ny celle du public, qu’on la pressé de consentir au retour du Cardinal,
que l’ayant refusé on a voulu s’assurer de sa personne, que
par cette entreprise on vouloit preparer les voyes de ce malheureux
estranger, qu’il ne peut prendre aucune confiance aux paroles qui
luy viendront de la Cour tandis qu’il verra dans le ministere ceux
qui ont trauaillé à son iniuste detention, que le voyage de Monsieur
de Mercœur, la negociation de Sedan & ce qui s’est passé à Brisac,
que mille aduis differens qu’il a reçeus, l’ont obligé de se retirer,
afin d’estre en estat de se deffendre & le public aussi (à qui il est si
sensiblement redeuable de sa liberté) contre les tyranniques desseins
du Cardinal Mazarin.
 
Monsieur le Duc d’Orleans, qui a sauué l’Estat par le banissement
de ce ministre, ne peut sans quelque diminution de sa reputation
maintenir en cette rencontre ces creatures du Mazarin, qu’il
auoit déja proposé d’éloigner il y a trois mois, il a trop tesmoigné
d’auersion pour le Mazarinisme, pour ne luy pas donner le dernier
coup, & ne releuer pas les esperances de tous les gens de bien
par l’abbaissement des suppots de l’ennemy publc. M. le Coadiuteur
a trop de soin de sa gloire & de celle de l’Estat, pour n’aider
point par ses prudens & genereux aduis ceux qui ont pris vne resolution
si iuste & si salutaire, le Parlement perdroit l’amitié des peuples,
s’il ne continuoit en cette occasion à luy donner des marques,
de sa Iustice & de sa protection, & quand sa Majesté sçaura que ces
Ministres ont dit depuis peu, qu’elle ne pouuoit s’empescher de
faire retourner le Cardinal aprés luy auoir promis, & auoir signé au
contract de mariage de la Manzini auec monsieur de Mercœur, qui
se fit quatre iours deuant son depart de madame de Nauailles, où
l’Euesque de Lauots fit toutes les ceremonies, que Monsieur de