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Mazarinade n° A_3_81

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Anonyme [1649], L’HEVREVSE RENCONTRE D’VNE MINE D’OR TROVVEE EN FRANCE, POVR L’ENRICHISSEMENT DV ROY ET DE SES SVIETS. , françaisRéférence RIM : M0_1631. Cote locale : A_3_81.


& Imposts, mais aussi (comme le faict le monstre clairement)
le Roy, la Reyne Regente, & toutes les maisons Royales,
les Princes, Prelats, Gentil-hommes, Ecclesiastiques, Officiers
des Cours souueraines & autres, les Religieux & Religieuses, &
generalement tous les subiects de sa Majesté, de quelque qualité
& condition qu’ils soient : Car sans excepter mesme la sacrée
personne de sadite Majesté, il n’y a aucun habitant en son
Royaume, qui depuis le sommet de sa teste, iusques à la plante
de ses pieds, porte aucun vestement, ou qui par sa bouche prenne
aucun aliment, qui ne paye lesdits Subsides & Imposts. Et semblablement
pour les harnois de ses cheuaux & de tous leurs
attiraux : de sorte qu’à cette occasion il n’y a personne dont la
despense ne soit augmentée & encherie de plus d’vn quart à cause
desdits Subsides & Imposts. Duquel quart montant à vne
somme monstrueuse & incroyable, le Roy ne se preuaut pas de
la vingtiesme partie, tellemẽt que les dix-neuf, & vingtiesme desdits
Subsides & Imposts demeurent és mains desdits Partisans
& Exacteurs ; Et voila comment grands & petits leurs sont tributaires,
voire de beaucoup plus qu’à sa Majesté. Mais tout cela
n’est pas le grand mal, qui resulte desdites confusions & desordres ;
En voicy vn qui est trop plus important & pernicieux au
Roy & à son Estat : C’est à sçauoir, que les pauures Laboureurs
des champs & de vignes, & autres habitans du plat-païs, voire
mesmes les pauures femmes veufues & les orphelins, sont tellement
molestez & oppressez par vne infinité de procez, contraintes
& emprisonnemens à cause desdites Tailles, Subsides
& Imposts, qu’vne grande multitude d’iceux est desia ruinée
& perie miserablement, tant és prisons de tous les Tribunaux
de France, qui en sont toutes remplies, que par les villes &
champs, où la misere & la pauureté les fait fuïr, pour y chercher
& mandier leurs miserables vies, comme il est tout euident &
notoire. Et il est fort à craindre, que s’il n’y est remedié, il s’en
ensuiue par succession de temps vn grand defaut & diminution
de peuple : pource que ce deffaut, dit le Sage, c’est le dechet
de la Principauté. Toutes-fois il vaut mieux esperer que par la
sage conduite & iuste gouuernement de la Reyne Regente &
par les bons & legitime Moyens cy-dessus proposez, il sera obuié