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Mazarinade n° B_16_25

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Anonyme [1652], L’INCONNV A LA REYNE. Où elle est suppliée, de chasser le Cardinal Mazarin, & monstré la necessité de son exil par des raisons infaillibles, & inneuitables, à cellefin d’auoir la Paix Generalle. , françaisRéférence RIM : M0_1693. Cote locale : B_16_25.



Si Vostre Majesté rappelle quatre on cinq cours du
Soleil elle verra, que le Cardinal Mazarin haissant naturellement
les François, ou qu’ayant dessein de se
maintenir leur premier Ministre, il a non seulement negligé
la Paix, qu’and il l’a peu faire, mais encor augmenté
la Guerre par malice plutost, que par industrie.
Vostre Majesté sçait assez, pourquoy il a arresté vos
conquestes du costé de Catalogne : & pourquoy il a fait
perdre des armées entieres pour satisfaire a sa vengeance,
& à son auarice : Elle n’ignore pas que ses demandes
impertinentes lors des traittez de Paix estoient autant
de moyens pour la differer, parce que le trouble fait la
necessité de sa charge.
Pourquoy a-il fait emprisonner Messieurs les Princes,
que parce qu’ils commançoient à reconnoistre ses
perfidies ? les violences cachées dont il vse sont des
crimes à ceux qui s’en plaignent. Ceux qui estoient à
l’armée, qui commandoient pour accroistre la Monarchie,
& qui prodiguoient leur sang pour son salut n’ont
eu dans leur retour pour triomphe que la prison. Ceux
qui demeuroient à la Cour estoient des trop bons
phoenix pour luy : les vns & les autres ont esté mal-traittez,
& il n’y a eu d’assurance que pour les Mazarins.
Sans doute ce Ministre vous a representé qu’ils faisoient
de trop grands progrés, les vns par leurs conseils,
les autres par leur courage, & que l’authorité, auec le
credit, s’emparant des coeurs qui leur obeissoiẽt. Il pouuoit
arriuer à la Monarchie, quelque bréche dãgereuse à
reparer. Cela eust esté bon parmy des Italiens, cela eust
esté de recepte parmy la decadence des Romains qui
faisoient pour lors tout aussi-tost des nouueaux Empereurs
que l’argent auec quelque magnanimité leur auoit
éblouy les yeux, mais chez des peuples sousmis de tout
temps à leur Souuerain, dans vne Regence si bien commencée
& sur le point que V. M. deuoit rendre au Roy
la moitié du monde pacifique : & l’autre preste à tresbucher
sous ses lauriers : falloit-il vser de precautions si