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Mazarinade n° C_5_60

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Anonyme [1649], L’INIVSTE AV THROSNE DE LA FORTVNE, OV LE FLEAV DE LA FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_1695. Cote locale : C_5_60.


& rapines à couvert des censures de la Iustice humaine :
Mais voyez les decrets merveilleux de la divine, cét expédient
qu’il estimoit le plus prompt & le plus asseuré
pour l’accomplissement de ses entreprises est celui-là mesme
qui le conduit à deux doits de sa ruïne.
 
LA RENOMMÉE n’eust pas plustost publié cette
nouvelle parmy le peuple, qu’aussi-tost vne troupe animée
courut aux portes du Palais où estoient leurs Majestez
pour demander avec des cris, des menaces & des
impatiences extraordinaires ceux qui leurs avoyent esté
ravis ; sur le refus ils s’echauferent tellement qu’ayant
menacé hautement de feu & de carnage cette Maison
Royalle, on sur contraint pour l’appaiser de lui promettre
ce qu’il demandoit avec tant d’instance. Cependant
le Parlement y va premierement par Députés : la Reyne
préoccupée des persuasions & faux conseils du Cardinal
paroist inéxorable, le bruit & le tumulte augmente dans
la Ville ; le Peuple prend les armes pour avoir par la force
ce que la raison ne lui peut accorder, on se fortifie,
on se barricade, quelques jours s écoulent de la sorte, pendant
lequel temps le Parlement tasche de fléchir le cœur
de la Reyne : Cette honorable Compagnie, y va derechef
en Corps ou ayant passé toute vne journée, la Reyne leur
accorde enfin la délivrance & le retour des prisonniers
qu’on avoit desja éloignez de la ville, plustost par necessité
& par maxime d’Estat, que par aucune bonne impression
qu’eussent fait dans son esprit les Raisons pertinentes
qu’ils lui alléguérent. Ce fut dans le retour de ces
Illustres Captifs qu’esclata la Ioye d’vn peuple fidelle &
reconnoissant, ce fut pour lors qu’il fit connoistre à ces
chers Libérateurs qu’il ne sçait point abandonner ceux
qui le sçavent si bien protéger. On n’eust leu pour lors
dans les cœurs & sur les visages des veritables François
aucunes marques de tristesses. Cette morne Passion en