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Mazarinade n° C_5_61

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Anonyme [1649], L’INIVSTICE DES ARMES DE MAZARIN, TESMOIGNEE A MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ, PAR MONSIEVR DE CHASTILON. , françaisRéférence RIM : M0_1698. Cote locale : C_5_61.



Songez, Monsreur, aux mauuais conseils que vous ont
donnez ceux qui sont enuieux de vostre reputation, ennemis
de vostre gloire, & amis de celuy dont vous pretendez
appuyer l’iniustice, d’autant qu’ils esperent en tirer de
l’aduantage, par les recompenses desquelles on flatte ces
esprits bas & mercenaires. Songez y, dis-je, & Dieu vous
fera la grace de dessiller vos yeux, & de vous découurir
les pieges & les embusches qui vous sont dressez, & vous
fera connoistre que vous auez besoin de ses lumieres pour
vous retirer d’vn labyrinthe, dans lequel vn aueuglement
vous alloit precipiter.
Ne vous seruez pas de ces mesmes armes qui vous ont
rendu victorieux sur nos Ennemis, contre ceux-lâ mesmes
pour qui vous vous en estes si genereusement seruy. Il y
va du repos de vostre conscience, que vous troublez dans
l’iniustice du party que vous fauorisez ; il est iniuste veritablement,
puisque c’est contre vostre Souuerain en faueur
du plus grand Ennemy de sa Couronne ; il est iniuste, puisque
c’est pour opprimer la justice, & maintenir le plus injuste
de tous les hommes : il est enfin contre la raison, puis
qu’il n’a pour but que la perte & l’oppression de tous les
bons François. Vous me direz peut estre, que c’est pour
le seruice du Roy & de son Estat, puisque c’est pour celuy
de sa Mere & Regente ; mais ne voyez-vous pas que c’est
vne Mere abusée & surprise par les artifices de cet Estrãger
Quittez, quittez, Monsieur, cette dangereuse resolutiõ,
de peur qu’vn iour vous ne soyez obligé de rendre conte
deuant Dieu d’vn Royaume dont il vous a fait l’appuy, &
que vous auriez démembré par la diuision des Guerres
Ciuiles dont vous jettez le fondement. Autremẽt que ne
dira on point de vous, & que n’en dit on point desia ? que
vous auriez esté complice des crimes de cette sangsuë