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Mazarinade n° B_10_31

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Anonyme [1652], L’INVENTAIRE DES SOVRCES D’OV LES DESORDRES DE L’ESTAT sont emanés, qui sont, I. La Religion deschirée par les Schismes; descriée par ses Predicateurs; & par les mauuais exemple des grands. II. Le Chaos des trois Estats: le desreglement du Clergé; la decadance de la Noblesse, & le luxe du peuple. III. Le crime sans punition dans les personnes publiques. IV. La pauureté mesconnuë par les Prestres, & l’abondance de biens recherchée. V. La Politique desbauchée par le commerce des fourbes. , françaisRéférence RIM : M0_1731. Cote locale : B_10_31.


Euesque de Toulouse luy rendoit plus de
seruice dans son Diocese, par le soin qu’il prenoit
de maintenir ses diocesains dans l’obeïssance, que
tous les autres Euesques qui estoient pour lors en
Cour par les conseils & les aduis qu’il s’ingeroiẽt
à luy donner pour le gouuernement de son Estat :
ainsi ie pense que la Reine ne gaigneroit pas peu
pour reünir toutes les diuisions du Royaume, s’il
renuoyoit les Prelats dans leurs diocese, à la reserue
de ceux que la necessité des affaires ne peut pas
dispenser de se tenir en Cour pour le reglement
Chrestien de sa maison Royale.
 
Pendant que le Peuple se tiendra dans cette arrogance
exterieure, qu’il ne se contentera pas de
la petitesse de son dernier rang, qu’il voudra marquer
par la pompe & par la magnificence des habits,
celuy que son ambition luy voudroit faire tenir
dãs l’Estat, il n’est pas possible qu’il puisse porter
le ioug de l’obeissance sans murmurer ; & que
cette idée imaginaire que sa propre ambition luy
donne de ce qu’il n’est pas ; luy permettre de respecter
les ordres de son Souuerain, sans en examiner
premieremẽt la valeur, ce qui ne se eut qu’auec
vne breche entierement mortelle à l’obeissance,
qui ne peut pas estre inuiolable à moins que
les commandemens ne soient receus auec vne
aueugle soumission : C’est pourquoy nous lisons