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Mazarinade n° A_6_45

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Anonyme [1649], L’OMBRE DV GRAND ARMAND CARDINAL DVC DE RICHELIEV, PARLANTE A IVLES MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2593. Cote locale : A_6_45.


quel soin i’ay tasché de les assister à mon possible ; Combien de
Gentilshommes incommodez ont ils receu de marques de ma
liberalité, sans me les auoir demandées ? Employez-vous, comme
ie faisois, les reuenus des biens de l’Eglise à l’entretien de
quatre cens Missionnaires, qui combattoient incessamment l’Heresie
par le glaine de l’Euangile, ou qui s’instruisoient par mes ordres
à la milice de l’Eglise ? Donnez-vous la subsistance à de pauures
Maisons religieuses, comme moy ? Auez-vous releué les
Temples, & leurs Autels, à la gloire du Tres haut ? Auez vous
ressuscité les fondemens des Seminaires sacrez des Docteurs de
l’Eglise ? C’estoit à ces choses là, seigneur Iules, qu’estoient employez
les reuenus de mes Benefices, sans que iamais i’en aye
vsé autrement, depuis que les liberalitez magnifiques du Roy
m’eurent donné les moyens de me passer du bien dEglise Mais
vous, ô mon inconsidere successeur ! quelles preuues nous donnerez
vous de vostre pieté, ou de vostre e[3 lettres ill.]dition ? Mais bien
plustost quels scandales vostre imprudence, ne fait elle pas contre
la pieté mesme : puis qu’on n’est plus estimé innocent dés
qu’on sçait que l’on a quelque confidence auec vous ?
 
Vous me repartirez, peut estre que i’auois auprés de moy plusieurs
personnes qui sont encore à vostre suitte. Il est vray que les
mesmes bouffons qui sont dans vostre cabinet, pouuoient quelquefois
entrer dans le mien. Ma Politique le permettoit pour me
garder de leur médisance, & i’aimois mieux souffrir leurs plaisanteries
& matassinades, que de m’exposer à leur calomnie.
Mais vous ne trouuerez pas que ie les aye admis en mes conseils
secrets, comme vous auez fait. Ie ne considerois ces hommes
que comme des personnages de Comedies, & non pas comme
des Sages, pour ce que ie connoissois la portée de leurs esprits,
& vous l’auez desia connu à vostre propre dommage, quand
vous vous estes laisse persuader par ces Pantalons (que vous
pourrez bien mener auec vous à Venise) qu’il faloit abbatre l’authorité
da Parlement de Paris, & mal traitter indignement ses
Officiers : & puis que vous estes comme Regent, vous pouuiez
bien les traiter en Escoliers.
Ce n’a pourtant pas esté par leur aduis (Messer Iules) que pour
vous rendre Maistre de la personne du Roy, vous auez cassé sa