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Mazarinade n° C_6_41

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Anonyme [1649], L’OMBRE DV GRAND ARMAND CARDINAL DVC DE RICHELIEV, parlante à Iules MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2593. Cote locale : C_6_41.


quel soin i’ay tasché de les assister à mon possible ; Combien de
Gentilshommes incommodez ont-ils receu de marques de ma
liberalité, sans me les auoir demandées ? Employez-vous, comme
ie faisois, les reuenus des biens de l’Eglise à l’entretien de
quatre cens Missionnaires, qui cõbattoient incessamment l’Heresie
par le glaiue de l’Euangile, ou qui s’instruisoient par mes
ordres à la milice de l’Eglise ? Donnez vous la subsistance à de
pauures Maisons religieuses, comme moy ? Auez-vous releué
les Temples, & leurs Autels, à la gloire de Dieu ? Auez-vous ressuscité
les fondemens des Seminaires sacrez, des Docteurs de
l’Eglise ? C’estoit à ces choses là, Seigneur Iules, qu’estoient employez
les reuenus de mes benefices, sans que iamais i’en aye
vsé autrement, depuis que les liberalitez magnifiques du Roy,
m’eurent donné les moyens de me passer du bien d’Eglise. Mais
vous ô mon inconsideré successeur ! quelles preuues nous donnerez-vous
de vostre pieté, ou de vostre erudition ? Mais bien
plustost quels scandales vostre imprudence, ne fait elle pas contre
la pieté mesme : puis qu’on n’est plus estimé innocent dés
qu’on sçait que l’on a quelque confidence auec vous ?
 
Vous me repartirez, peut-estre, que i’auois auprés de moy
plusieurs personnes qui sont encore à vostre suitte. Il est vray
que les mesmes bouffons qui sont dans vostre cabinet, pouuoiẽt
quelquefois entrer dans le mien. Ma Politique le permettoit
pour me garder de leur médisance, & i’aimois mieux souffrir
leurs plaisanteries & matassinades, que de m’exposer à leur calomnie.
Mais vous ne trouuerez-pas que ie les aye admis en mes
conseils secrets, comme vous auez fait. Ie ne considerois ces
hommes, que comme des personnages de Comedies, & non pas
comme des Sages, pour ce que ie connoissois la portée de leurs
esprits, & vous l’auez desia connu à vostre propre dommage,
quand vous vous estes laissé persuader par ces Pantalons (que
vous pourrez bien mener auec vous à Venise) qu’il falloit abbattre
l’authorité du Parlement de Paris, & mal traitter indidignement
ses Officiers : & puis que vous estes comme Regent
vous pouuiez bien les traiter en Escoliers.
Ce n’a pourtant pas esté par leur aduis (Messer Iules) que pour
vous rendre Maistre de la personne du Roy, vous auez cassé sa