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Mazarinade n° B_14_41

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Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.


malice des partisan ts du C. M. la gloire de M. le Prince a
des rayons assez brillans pour dissiper les nuages les plus
espais de la calomnie. C’est en vain que l’impertinent donneur
de bons aduis appelle les batailles de Fribourg & de
Norlinguen : Les succez à vne heureuse temerité, & dit, que la
precipitation de Monsieur le Prince auoit fait perir plus de cinq
cens braues Gentil-hommes, pour tüer autant de Lansquenets, &c.
Ces deux illustres victoires acquirent à Monsieur le Prince
le titre de Conquerant, & le rendirent si formidable à nos
ennemis, qu’apres auoir forcé deuant Fribourg les meilleures
troupes de l’Empire dans les postes les plus aduantageux
qu’elles auoient pû choisir, le seul bruit de sa marche
glaçoit le sang dans les vaines de ceux qu’il alloit vaincre :
l’importante forteresse de Philisbourg, qui auoit autrefois
occupé six mois entiers l’armée triomphante de Suede, n’arresta
que huit iours le cours de ses victoires, Vvorms, Spire,
Mayence, & tant d’autres places qui sont sur le Rhein furent
le fruict de cette bataille, où les vaincus ne donnerent
pas moins de loüanges au vainqueur, qu’ils tesmoignerent
auoir d’admiration pour sa conduite, & d’estonnement de
la grandeur de son courage. Nos ennemis iugeront bien
plus équitablement de la fameuse iournée de Norlinguen ;
Monsieur le Prince y repara le mal-heur & la perte qu’y fit
autresfois l’armée de Suede ; il y triompha de ces braues
troupes Bauaroises, qui auoient tant de fois deffendu le
passage du Rhein contre les nostres ; il obligea l’Empereur
de retirer ses troupes de la Hongrie, pour secourir le Duc
de Bauiere son allié. Il sauua le Mareschal Tortenson de
l’orage qui alloit fondre sur luy, & luy donna moyen
de retirer de la Morauie le reste de son armée, qui s’estoit
dissipée deuant Brin apres la bataille de Tabor. Ie m’estonne
que cet escriuain n’ait parlé auec autant de mespris de
Rocroy & de Lens, a-t-il creu qu’il auroit de la peine à détromper
les peuples de la haute estime qu’ils conceurent
pour la prudence & la valeur que Monsieur le Prince tesmoigna