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Mazarinade n° B_6_27

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Anonyme [1652], RESPONSE DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ Contre la verification de la Declaration enuoyée contre luy au Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3410. Cote locale : B_6_27.



Monsieur le Prince a medité treize mois durant dans
vne prison injuste sur cette maxime, il a appris par la Declaration
que le Roy enuoya dans tous les Parlemens apres
qu’on l’eut remis en liberté, que l’on peut & que l’on doit
distinguer l’authorité du Roy d’auec celle du Ministre,
puis que sa Majesté reconnoissoit que les mauuais Conseils
qu’on luy auoit donnes luy auoient rendu son Innocence
suspecte ; il se treuue à present pour la seureté de sa personne,
de sa dignité & de son rang, dans les mesmes conjoinctures,
que le Parlement de Paris se trouuoit pour la sienne ;
Il demande s’il peut estre declaré criminel pour imiter
ce qu’vne si Auguste Compagnie, si zelée pour la conseruation
de l’Authorité Royale, a creu pouuoir faire auec
innocence : Il ne pense pas que la Declaration que l’on
vient de publier contre luy par l’ordre du Mazarin, & de
ses Creatures, puisse laisser dans les siecles à venir quelque
tache à sa reputation, où il seroit obligé de croire que le
Parlement de Paris ne seroit pas encore à present bien
purgé du reproche d’infidelité, & de desobeyssance, dont
le Cardinal Mazarin le fit accuser, lors qu’il le fit declarer
criminel de leze Maiesté, par les Declarations qu’il fit publier
à S, Germain dans le Conseil du Roy.
Que si l’on considere exactement la Declaration, par
laquelle on veut rendre Monsieur le Prince odieux au public,
on y remarquera tant de deffauts, soit dans la forme,
qu’il ne sera pas mal aisé de iuger que la mesme passion de
ses ennemis qui l’a dictée, en a precipité la Verification.
Quand il s’agist de faire le procés à vn Conseiller du
Parlement, on ne peut ordonner vn simple soit monstré
que dans les Chambres assemblées, c’est vn Priuilege de
l’Officier que l’on n’a iamais violé, c’est vn formalité de
laquelle la Compagnie ne s’est iamais dispensée. Commẽt
soustiendra on la violence que l’on a faite au Priuilege
d’vn Prince du Sang, & d’vn Pair du Royaume, puis que
le jugement des Pairs apartient aux Pairs, & que la presence
du Roy est necessaire à celuy des Princes du Sang Royal.
Dans le Registre du quatriéme Decembre 1378. on treuue