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Mazarinade n° B_6_27

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Anonyme [1652], RESPONSE DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ Contre la verification de la Declaration enuoyée contre luy au Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3410. Cote locale : B_6_27.


ayãt este encore interrogé par les mémes Cõmissaires, son interogatoire
porte qu’il leur respondit en ces termes : Que Dieu luy auoit fait la grace
qu’il estoit extraict de la tres noble maison de France, qui est la plus noble
& la plus grande du monde, à cause de laquelle extraction de la maison de
laquelle il estoit issu & de sa dignité & prerogatiue de Pair, il n’auoit d’autres
Iuges fors le Roy, les Pairs de France, & la Cour de Parlement ; &
quand Monsieur son pere & aucuns autres Princes ou Seigneurs du Sang
ont esté pris & arrestez, on les a accoustumé d’amener vers le Roy, & illec
les interroger, parquoy combien qu’il n’eust aucune suspicion de ses Commissaires,
neantmoins pour garder son Priuilege & la dignité que Dieu
luy a donnée, il n’estoit pas deliberé de respondre deuant eux.
 
Et du depuis ayant esté requis & forcé de le faire, ce fut auec protestation
que c’estoit sans prejudice de ses Priuileges & dignitez de Pairie &
non autrement, ni sans d’iceux en aucune maniere se departir. Ce Prince
fut conduit au Bois de Vincennes, & lors que les Commissaires de la
Cour du Parlement voulurent le 18. Iuillet 1482. prendre connoissance
du procez qui auoit esté fait & commencé à l’encontre de luy par
Monsieur le Chancelier, l’Histoire remarque qu’il leur respondit de
cette sorte : Qu’ils connoissent bien quel personnage il estoit, & la maison
dont il estoit descendu, qui estoit la tres-noble maison de France de laquelle
il estoit, & l’vn des Pairs, pourquoy il n’estoit tenu de respondre
deuant quelques Iuges, etcepté deuant le Roy & en cette Cour de Parlement
garnie des Pairs, & qu’il declinoit la jurisdiction de ladite Cour seulement
ainsi assemblée, en protestant que quelque chese qu’ils fissent, il
n’entendoit s’y soûmettre, ains au cas qu’ils voudroient proceder à l’encontre
de luy, en l’absence du Roy & des Pairs de France assemblez, ledit Comte
du Perche en appelloit au Roy & à sadite Cour de Parlement, garnie desdits
Pairs, depuis quoy qu’il eust esté forcé de respondre nonobstant ses protestations
son declinatoire on voit par les memoires qui furent écrits en ce
temps-là par quelques vns de ceux mesmes qui assisterent au jugement de
son procez, que le Roy força la liberté de leurs suffrages, & qu’il ne
peut mettre à couuert la violence qu’il leur auoit faite & au Comte René,
qu’en faisant debatre en toutes occasions par son Procureur general
l’Estat & les Priuileges dudit Comte René, alleguant que Iean son
pere auoit rescidiué depuis ses Lettres de restitution, & que celles de René
son fils n’auoient point esté verifiées à la Cour, & fortifiant cette opposition
par des Lettaes Patentes, par lesquelles il vouloit que l’on procedat