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Mazarinade n° B_7_56

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Anonyme [1652], RESPONSE DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ Contre la verification de la Declaration enuoyée contre luy au Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3410. Cote locale : B_7_56.


à sa desobeyssance, on enuoye à ce mesme Cardinal vn
Breuet de Generalissime, afin de faire rentrer en Conquerant
celuy que tout le Royaume a proserit comme vn infame ? Les
lettres qu’il a escrites à Monsieur Delbœuf pour luy demander
passage dans son Gouuernement ont esté leuës publiquement,
ses desseins ont esté découuerts, & le rappel de Monsieur le
Tellier pour exercer sa charge, au preiudice de la parole que
l’on auoit donnée lors qu’on luy commanda de se retirer de la
Cour, fait assez iuger que l’on se croit en estat d’imposer
encore vne fois aux peuples le ioug de la tyrannie estrangere,
qu’ils auoient si legitimement secoüé durant la Minorité du
Roy.
 
C’est bien vainement que continuant de faire des outrages
à Monsieur le Prince, on nomme ses desseins pernicieux, si preuoyant
la malice de ses ennemis, qui durant l’interregne de
leurs cruautez, ne meditoient autre chose que sa perte, & celle
des plus fidelles suiets du Roy, il n’eut preuenu leurs desseins
violens en se mettant en estat de les confondre. Tous les peuples
auiourd’huy luy diroient auec Iustice, l’ennemy du
Royaume est aux portes, ce monstre d’auarice qui a desolé
toutes les Prouinces, ce mauuais Ministre qui empeschant la
conclusion de la Paix generale, a rallumé plus que iamais le
feu de la guerre Ciuile & estrangere. Le Cardinal Mazarin
veut rentrer à main armée dans l’Estat d’où nous l’auons chassé,
il apporte des chaisnes & des fers pour accabler sous le
poids d’vne seruitude honteuse la liberté de tous ceux qui le
sont declarez contre luy : Nous sommes ses ennemis, il est le
nostre. Armez-vous pour nostre deffence & pour le salut de
l’Estat, & rendez-nous en cette occasion ce que nous auons
fait pour vous lors que nous auons rompu les portes de l’iniuste
prison, dans laquelle il vous a retenu si long temps à la confusion
de tous les François, & au deshonneur de la parole
Royalle qu’on vous auoit donnée, & de la Couronne que vous
auez si genereusement maintenuë.
De quelque artifice que se serue l’esprit du mensonge pour
se cacher, le temps fait tousiours triompher l’esprit de verité,
il arrache de dessus le visage des fourbes le masque trompeur