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Mazarinade n° B_7_56

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Anonyme [1652], RESPONSE DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ Contre la verification de la Declaration enuoyée contre luy au Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3410. Cote locale : B_7_56.


auiourd’huy celle qui fut publiée le mesme iour dans la mesme
Assemblée contre le Cardinal Mazarin, par le rappel de qui
l’on ruine entierement la confiance que les sujets doiuẽt auoir
à la parole de leur Roy ? Peut-on blasmer Monsieur le Prince
de n’auoir pas creu les asseurances qu’on luy donnoit plus veritables
que l’exil du Mazarin que l’on rappelle ?
 
Tout le monde sçait que lors que Monsieur le premier President
fit des remonstrances au Roy, sur le suiet de l’écrit qui
auoit esté enuoyé au Parlement contre Monsieur le Prince,
dit, « Qu’il auoit sçellé de son sang la fidelité en tant de rencontres
que l’on ne la pouuoit iustement soupçonner, » cependant
la Cour qui croit ne pouuoir rasseurer le retour du Cardinal
Mazarin, que par la diuision de la maison Royalle, l’a
forcé dans les dernieres Assemblées de dire le contraire, &
pour attaquer plus fortement la reputation de Monsieur le
Prince, de foüiller iusques dans les tombeaux de ses Ancestres,
c’est auec cette mesme violence qu’il a esté contraint d’accepter
sans la participation de son Altesse Royalle & de Monsieur
le Prince, les mesmes Sceaux qu’il auoit si genereusement rendus
pour ne seruir point de pretexte à la diuision de la famille
Royalle, & c’est cette mesme violence qui doit estre accusée
de la precipitation auec laquelle le Parlement a verifié cõtre les
formes la Declaration qui luy a esté enuoyée. En effet apres
auoir monstré par des exemples si authentiques, que l’on ne
peut donner vn simple adiournement personnel à vn Prince
du Sang qu’en la presence du Roy, & dans sa Cour garnie de
Pairs, & puis que les Loix du Royaume ont voulu que l’en apportast
ces circonspections, lors qu’il s’agit de faire le procez
aux personnes de cette qualité, de peur que les Rois & l’Estat
qui sont interessez dans leur conseruation, ne fussent quelquefois
surpris par la malice des Ministres qui les voudroiẽt sacrifier
à leurs passions, peut-on soustenir la procedure que l’on a faite
conte Monsieur le Prince ? peut on soustenir celle que l’on a
faite contre Monsieur son Frere ? sur le simple procez verbal
d’vn Esleu, qui rapporte que Monsieur le Prince de Gonty a
fait vendre du sel à bon prix, on declare criminel de leze Majesté