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Mazarinade n° C_1_41_2

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Anonyme [1649], SVITE DV COVRIER DE LA COVR, PORTANT LES NOVVELLES de S. Germain, depuis le 22. Mars 1649. iusques au 29. , françaisRéférence RIM : M0_821. Cote locale : C_1_41_2.


du nouueau Semestre du Parlement, des cruës de la Cour des
Aydes, & de la Generalité d’Alençon. On renouuella la Tresye pour trois
iours.
 
L’apresdinée Monsieur le Chancelier leut vne lettre de Monsieur Arnaut,
par laquelle il donnoit aduis que l’Archiduc s’estoit retiré vers les Pays-bas,
& que les troupes qui auoient passé la riuiere d’Aisne, l’auoient repassée. Aprés
cela on leut les Propositions de Monsieur de Longueuille, apportées par Monsieur
de Hauctonuille, qui tendoient à supplier la Reine, de faire la Paix generale,
& pouruoir au repos du peuple, & de donner quelques gratifications
à Monsieur de Beuueron, & à Monsieur de Matignon.
Le mesme iour vn Enuoyé du Duc de Lorraine, qui estoit icy, & negocioit
pour son Maistre depuis quelques iours, partit pour luy aller rendre compte de
ce qu’il auoit fait en cette Cour, comme auoit fait le iour precedent vn Courier
qu’on auoit despesché vers ce Prince pour l’obliger à bailler ses troupes à
la Reine pour deux ans. On disoit en mesme temps que le Parlement de Toulouse
ayant receu la Lettre Circulaire, & la remonstrance de celuy de Paris,
qui leur auoient esté inconnuës auparauant, auoit approuué pour son ressort
tout ce qui auoit esté fait par Messieurs du Parlement de Paris, & qu’il auoit
resolu de respondre à la Lettre qui luy auoit esté enuoyée.
Mardy 23. du mois on s’assembla l’apresdinée chez Monsieur le Chancelier,
qui declara sur chaque article des Propositions baillées par les Deputez de
Roüen, ce qu’il croyoit que la Reine pût faire ; & le Cõte de Maure ayant renouuellé
ses deux propositions du iour precedent, receut de pareilles responses. Il
s’attendoit d’auoir la response par escrit à celle qui regardoit la lettre de l’Archiduc
touchant la paix generale ; mais il luy fut dit que la Reine n’auoit point
donné ordre de la bailler par escrit, & qu’il se pouuoit souuenir de ce qui luy
auoit esté dit le iour de deuant : de quoy il pouuoit donner aduis à Monsieur le
Prince de Conty.
Le bruit courut ce iour là que le gros des troupes d’Erlach estoit arriué à Ligny
en Barrois, & l’Auant-garde à Retel.
Mercredy 24. Monsieur le Telier fut au matin à Ruel, & l’on croit qu’il dit à
Monsieur le premier President en particulier, que si on vouloit parler dauantage
de l’éloignement de Monsieur le Cardinal, les Deputez n’auoient qu’à s’en
retourner à Paris, S. M. n’en voulant pas ouyr parler : Mais cela n’estant pas
bien asseuré, & Monsieur de Sainctot ayant esté trouuer ces Messieurs, ils se
rendirent l’apresdinée au Chasteau neuf de S. Germain dans l’appartement de
S. A. R. qui n’interuint pas neanmoins dans la Conference, non plus que Monsieur
le Prince, si ce n’est sur la fin, pour exhorter les Députez à terminer les
assaires le plus promptement qu’il leur seroit possible. On ne fit neantmoins
autre chose qu’examiner les moyens de contenter les Deputez de Roüen auec
quelque temperament, sans rien resoudre.
Ce iour Monsieur le Cardinal fut saigné, & ne se laissa point voir.