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Mazarinade n° C_1_41_2

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Anonyme [1649], SVITE DV COVRIER DE LA COVR, PORTANT LES NOVVELLES de S. Germain, depuis le 22. Mars 1649. iusques au 29. , françaisRéférence RIM : M0_821. Cote locale : C_1_41_2.


demeura separé. Là Monsieur le Comte de Maure parla de deux choses ; Premierement
d’vne lettre que l’Archiduc Leopold auoit escrite à Monsieur le
Prince de Conty, par laquelle il luy témoignoit qu’il n’estoit point entré en
France pour y porter la guerre, & se préualoir de nos dissensions, mais pour
auancer la Paix, & que pour cét effet si on vouloit accorder vne Surceance
d’armes, & nommer vn lieu où les Plenipotentiaires des deux Couronnes se
deuroient assembler, il estoit tout prest à en faire de mesme : Surquoy Mr. le
Prince de Conty desiroit sçauoir quelle response la Reine trouueroit bon qu’il
fist. La 2. Proposition que ledit sieur Comte fit de la part de Monsieur le
Prince de Conty, & des Generaux de Paris, fut que Monsieur le Cardinal
Mazarin fût exclus du Ministere. Pour le 1. poinct Monsieur le Chancelier
respondit qu’il y auoit sujet de s’estonner, qu’vn Prince qui auoit tant de part
à la gloire de la France, & les Generaux qui disoient ne trauailler que pour le
bien Public, voulussent faire ce tort à la reputation des armes du Roy, & à
l’honneur de la Nation, que de vouloir demander ny Tresve, ny Paix aux
Ennemis, tant qu’ils seroient en armes dans le Royaume, que la Reine auoit
assez tesmoigné le desir qu’elle auoit de la Paix, tant par l’enuoy qu’elle auoit
fait depuis peu de Monsieur de Vautorte à Bruxelles pour cét esset, que par
ce qu’elle en auoit fait escrire à Munster à Monsieur Seruien, & par l’aduis
qu’elle auoit fait donner au Nonce du Pape, & à l’Ambassadeur de Venise,
qui sont les Princes Mediateurs du Traitté, de la disposition où estoit
sa Majesté de conuenir d’vn lieu plus proche, & y enuoyer au plus tost des
Députez, & mesme vn du Parlement, ainsi qu’il auoit esté conuenu par le
Traitté de Ruël. Pour la 2. proposition, à peine ledit sieur Comte eut loisir
de l’acheuer, Monsieur le Chancelier l’ayant interrompu, dit que les seruices
de Monsieur le Cardinal estoient si necessaires à l’Estat, que la Reine
ne le pouuoit congedier sans faire tort au Public. Que Messieurs du Parlement
l’auoient ainsi reconnu, & n’auoient point insisté là dessus dans cette
iudicieuse Conference, qui auoit esté tenuë à Ruël. Là dessus Monsieur le
premier President prit la parole, & en suite Monsieur le President de Mesme,
pour prier Monsieur le Chaucelier de se souuenir qu’ils auoient souuent fait
instance sur ce point, de la part du Parlement en la Conference de Ruël, tant
par la proposition qui regardoit l’execution des Arrests de la Compagnie, entre
lesquels estoit celuy du 8. Ianuier, qu’autrement. Monsieur le Chancelier
repliqua qu’il ne se souuenoit pas qu’ils en eussent parlé en mesmes termes,
& qu’enfin c’estoit vn point vuidé par l’article du Traitté de Ruël, qui portoit
que les Arrests rendus depuis le 6. Ianuier estoient declarez nuls, & comme
non auenus, aussi bien que les Declarations, Lettres de Cachet, & Arrests
du Conseil : Et ainsi ne voulut point admettre cette instance, comme vne
proposition qui restast à vuider. En suitte de cela on leut les Propositions
des Députez de Roüen, qui alloient tant au soulagement du peuple de Normandie
par le rabais d’vn quart de la Taille, & par la reuocation de plusieurs
nouueaux droits & impôts, qu’à la suppression de quantité d’Offices, particulierement